Braquage du McDo de Villefranche : «Cette histoire a tout changé»

  • Alain Guglielmi, avocat général du procès placé sous la présidence de la juge Haye.
    Alain Guglielmi, avocat général du procès placé sous la présidence de la juge Haye. PR
  • Braquage du McDo de Villefranche : «Cette histoire a tout changé»
    Braquage du McDo de Villefranche : «Cette histoire a tout changé»
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Assises. Le procès s’est ouvert lundi à Rodez. Un des trois accusés nie toute participation.

Une chose est sûre: ce braquage du McDonald’s de Villefranche-de-Rouergue en avril 2010 a bouleversé des vies. Celle des six employés du restaurant tout d’abord, présents quand trois hommes cagoulés, deux armés d’un pistolet et un autre d’un fusil, ont déboulé pour se faire remettre la caisse. Certains ont reçu des coups de crosse, tous ont été bombardés de gaz lacrymogène.

À quelques minutes de l’ouverture du procès, hier, une des victimes glissait : «Depuis une semaine, les cauchemars sont de retour... » Ce sont aussi les trajectoires de vie des accusés qui ont changé. Ils sont trois. Commençons par Driss Guassab. Le genre élève studieux, plutôt brillant.

D’une famille marocaine, il avait une trajectoire toute dessinée en... droit. Au moment des faits, pour lesquels il a reconnu sa participation, il est en troisième année à Albi et vient de cesser sa collaboration avec McDo. Après un vol de détecteur de faux billets, comme le lui a fait dire l’avocat général Guglielmi. Les sanglots ne sont jamais très loin quand il évoque la famille.

«Aujourd’hui, on est soudé, mais c’est compliqué. Cette histoire a tout changé. Mon père est un travailleur, n’a jamais fait de bêtises. Depuis qu’il est en France, il nous a toujours inculqué cela». Bien inséré professionnellement à Montpellier, il se dit prêt «à assumer».

À côté de lui, il y a Younes Halfi. Pas un regard entre les deux. Pourtant, avant cette affaire, ils étaient très copains. Des copains du quartier populaire du Tricot. Ce dernier nie toute participation à ce braquage. Arrivé à l’âge de 10 ans à Villefranche-de-Rouergue, il n’a jamais eu d’histoires. C’est un garçon qui aime le foot et la natation. Il est proche de sa famille. Surtout de sa mère. Funeste hasard de la vie, il a assisté aux funérailles de son père, décédé pendant sa détention provisoire (de 2010 à 2012), menottes aux poignets.

«Que voulez-vous que je vous dis... J’ai gardé la tête haute. Quelqu’un reconnaîtra un jour que je suis innocent». Des menottes, le troisième accusé les a toujours. Larbi Bamouss a été arrêté en 2014, sous une fausse identité. Lui, à 13 ans, il a fui la violence de son père, pour errer dans le port de Tanger. Un jour, il a réussi à se cacher dans un camion embarquant pour la France. Et s’est retrouvé à Toulouse. Il avait 17 ans.

Un peu par hasard, il a atterri à Villefranche-de-Rouergue. Toujours clandestin, il a trafiqué par ci par là, fait de mauvaises rencontres. Après le braquage, il s’est enfui vers l’Espagne. Aujourd’hui, incarcéré, il va à l’école pour apprendre le français. «Mon objectif quand je me suis enfui du Maroc...». Le procès se poursuit aujourd’hui et se concentrera sur les faits. Pour lesquels les accusés risquent jusqu’à 30 ans de réclusion.

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