Paris va accueillir la première "salle de shoot" en France

  • La maire de Paris Anne Hidalgo et la ministre de la santé Marisol Touraine visitent la première "salle de shoot" en France, le 11 octobre 2016 à Paris
    La maire de Paris Anne Hidalgo et la ministre de la santé Marisol Touraine visitent la première "salle de shoot" en France, le 11 octobre 2016 à Paris POOL/AFP - PATRICK KOVARIK
  • Le matériel d'injection de la "salle de shoot" de l'hôpital Lariboisière, le 11 octobre 2016 à Paris
    Le matériel d'injection de la "salle de shoot" de l'hôpital Lariboisière, le 11 octobre 2016 à Paris POOL/AFP - PATRICK KOVARIK
  • La maire de Paris Anne Hidalgo et la ministre de la santé Marisol Touraine visitent la "première salle de shoot" en France, le 11 octobre 2016 à Paris
    La maire de Paris Anne Hidalgo et la ministre de la santé Marisol Touraine visitent la "première salle de shoot" en France, le 11 octobre 2016 à Paris POOL/AFP - PATRICK KOVARIK
  • La première "salle de consommation de drogue à moindre risque" (SCMR) de France, est présentée le 11 octobre 2016 à l'hôpital Lariboisière de Paris, une semaine avant son ouverture
    La première "salle de consommation de drogue à moindre risque" (SCMR) de France, est présentée le 11 octobre 2016 à l'hôpital Lariboisière de Paris, une semaine avant son ouverture POOL/AFP - PATRICK KOVARIK
  • Une bannière de riverains opposés à la "salle de shoot" de Paris, le 11 octobre 2016
    Une bannière de riverains opposés à la "salle de shoot" de Paris, le 11 octobre 2016 POOL/AFP - PATRICK KOVARIK
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Centre Presse Aveyron

La ministre de la Santé Marisol Touraine et la maire de Paris Anne Hidalgo ont visité mardi "l'espace Gaïa", la première "salle de shoot" officielle en France, un projet controversé, qui ouvrira ses portes la semaine prochaine à l'hôpital Lariboisière (Xe arrondissement).

Cette "salle de consommation de drogue à moindre risque" (SCMR), selon l'appellation exacte, accueillera lundi prochain ses premiers usagers. Son ouverture, annoncée dans un premier temps pour vendredi, a été repoussée pour des "raisons pratiques", selon sa direction.

L'ouverture de cet espace "représente un moment très important dans la lutte contre le fléau des addictions", a indiqué la ministre devant la presse, c'est aussi "l'aboutissement d'un combat politique qui n'a pas été facile et a donné lieu à des outrances".

Ces salles peuvent s'ouvrir, dans le cadre d'une expérimentation de six ans, grâce à la loi Santé adoptée en décembre dernier.

La France rejoint les nombreux pays (Allemagne, Australie, Canada, Espagne, Danemark, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas et Suisse) où de tels espaces ont fait la preuve de leur efficacité ces dernières années.

Ils sont réservés aux toxicomanes majeurs qui s'injectent des produits qu'ils apportent eux-mêmes, sous la supervision de personnes qualifiées, avec du matériel stérile.

A Paris, l'espace sera ouvert de 13H30 à 20H30 chaque jour. Aménagé sur 400 m2 dans l'enceinte même de l'hôpital avec une entrée séparée, il comprend un accueil, une salle de consommation, un espace de repos et plusieurs bureaux de consultation.

Une cinquantaine d'usagers pourront être présents en même temps, en plus du minimum de six personnes encadrant le lieu dont un médecin et un agent de sécurité.

Une convention a été signée avec l'Intérieur et la Justice pour que les personnes ne soient pas inquiétées pour leurs activités dans cet espace.

Pour les travaux d'aménagement, la collectivité parisienne a donné un million d'euros. La maire PS de la capitale Anne Hidalgo s'est déclarée "très émue et très fière, ce que nous faisons là est utile. Ces personnes qui sont en désarroi total, ont une porte qu'elles peuvent franchir".

La Sécurité sociale assure le fonctionnement, à 1,2 million d'euros par an.

Le ministère a rappelé que "la situation sanitaire des usagers de drogues reste très préoccupante en France" où en 2011, plus de 10% sont infectés par le virus du sida et plus de 40% par celui de l’hépatite C.

Deux programmes de recherche, financés par la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues), évalueront ce dispositif et son impact pour la santé publique et l’ordre public.

Outre Paris, Strasbourg ouvrira prochainement une SCMR. La ministre a souhaité sur BFM mardi matin que "d'autres municipalités puissent s'engager".

- 'Signaler les incidents' -

La salle parisienne est implantée dans le quartier de la gare du Nord, le quartier le plus touché à Paris par la toxicomanie. Le maire du Xe Rémi Féraud (PS), fer de lance du projet, a salué "l'aboutissement de ce travail de conviction" et son insertion dans le quartier.

Elisabeth Avril, la directrice de l'association Gaïa qui oeuvre depuis une dizaines d'années pour aider les toxicomanes, a d'ailleurs rappelé que l'ouverture d'une telle salle, outre "son impact sur la santé publique" permettait une "meilleure tranquillité dans le quartier".

Ces salles, très demandées par les associations et une partie du corps médical, sont très contestées par d'autres spécialistes qui les jugent contre-productives ou des riverains craignant des troubles de voisinage.

Serge Lebigot, président de l'association "Parents contre la drogue", a annoncé la mise en place d'un site internet où chacun est invité "à signaler les incidents", a-t-il indiqué à l'AFP.

Pour Philippe Goujon, secrétaire national Les Républicains chargé de la sécurité et député-maire du XVe, ces salles "dénaturent la mission de l’Etat qui ne peut mener une politique de désintoxication et en même temps faciliter la consommation en l’organisant".

Pour le Front national, "les Français voient les pouvoirs publics être, dans le même temps, d’une grande permissivité vis-à-vis des usagers et d’un grand laxisme face au trafic", selon Wallerand de Saint Just, président du groupe d'Ile-de-France.

Source : AFP

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