Assange donne pour la première fois sa version des faits à la justice

  • Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange  au balcon de l'ambassade d'Equateur le 5 février 2016 à Londres
    Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange au balcon de l'ambassade d'Equateur le 5 février 2016 à Londres AFP/Archives - Jack Taylor
  • La procureure suédoise Ingrid Isgren à son arrivée le 14 novembre 2016 à l'ambassade d'Equateur à Londres
    La procureure suédoise Ingrid Isgren à son arrivée le 14 novembre 2016 à l'ambassade d'Equateur à Londres AFP - JUSTIN TALLIS
  • La bataille judiciaire de Julian Assange
    La bataille judiciaire de Julian Assange AFP - Laurence SAUBADU, Jean Michel CORNU, Thomas SAINT-CRICQ
  • Des soutiens de Julian Assange devant l'ambassade d'Equateur, le 14 novembre 2016 à Londres
    Des soutiens de Julian Assange devant l'ambassade d'Equateur, le 14 novembre 2016 à Londres AFP - JUSTIN TALLIS
Publié le
Centre Presse Aveyron

Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, accusé de viol en Suède, a donné lundi pour la première fois sa version des faits à la justice, à l'ambassade d'Equateur à Londres où il est réfugié depuis 2012.

L'audition a été menée par un procureur équatorien en présence d'une consoeur suédoise, Ingrid Isgren, magistrat instructeur adjoint dans l'enquête visant l'Australien de 45 ans.

La Suède et l'Equateur ont négocié pendant des mois les conditions de cet interrogatoire. Quito a imposé que ce soit un procureur équatorien qui pose les questions, même si celles-ci sont suggérées par les enquêteurs suédois.

L'audition "devrait durer plusieurs jours", a précisé à l'AFP Per Samuelsson, l'avocat suédois de Julian Assange, qui espérait lundi matin y participer au moins en partie.

Dans un communiqué en début de soirée, WikiLeaks a dénoncé l'absence de Per Samuelson "au début" de l'audition, parlant de "violation de la procédure".

M. Assange a néanmoins "pleinement coopéré", ajoute le communiqué sans plus de détails.

Alors que la justice suédoise lui reproche de s'être systématiquement soustrait à ses convocations, Per Samuelsson assure que Julian Assange, accusé de viol depuis 2010, "a toujours voulu donner sa version des faits directement aux enquêteurs".

"Il veut une chance de laver son honneur (...) et espère que l'enquête préliminaire sera abandonnée" après l'interrogatoire.

L'avocate de la partie civile, Elisabeth Fritz, et sa cliente considèrent également que "c'est une bonne chose qu'Assange soit enfin entendu".

"Nous attendons qu'après cette audition la procureure l'inculpe et que cette inculpation conduise à un procès devant un tribunal suédois. Ma cliente attend depuis six ans que justice soit faite", a ajouté Elisabeth Fritz.

Un prélèvement sera effectué sur Julian Assange - s'il y consent - à des fins de comparaison d'ADN, selon le parquet suédois. La transcription de l'interrogatoire sera remise ultérieurement aux magistrats suédois, lesquels décideront de la suite à donner à l'enquête.

- Trump appelé au "pardon" -

Une poignée de supporteurs de l'ex-hacker s'est rassemblée devant l'ambassade, brandissant des banderoles et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Libérez Assange" ou "Merci WikiLeaks".

Une première audition prévue pour la mi-octobre avait été reportée à la demande de Julian Assange, qui invoquait l'insuffisance de garanties sur "sa protection et sa défense", selon l'Equateur.

Julian Assange est sous le coup d'un mandat d'arrêt européen, émis dans le cadre de l'enquête déclenchée par la justice suédoise après la plainte déposée par une jeune femme un viol présumé remontant à 2010.

La Suède, après lui avoir permis de quitter son territoire cet été-là, a ensuite tenté de le faire arrêter par la justice britannique.

Une fois épuisés tous les recours formés pour éviter son extradition vers Stockholm, Julian Assange était entré dans l'ambassade équatorienne en juin 2012 pour y demander l'asile et n'a pas quitté les lieux depuis, reclus dans un petit appartement.

L'Australien a perdu une nouvelle bataille judiciaire en septembre lorsque, pour la huitième fois en six ans, un tribunal suédois a confirmé le mandat d'arrêt européen à son encontre.

Il clame son innocence et dénonce une manœuvre dans le but de le faire extrader vers les États-Unis, qui veulent le juger pour la diffusion de plus de 250.000 documents secrets révélant les dessous de la diplomatie américaine.

Pendant la campagne de la présidentielle américaine, WikiLeaks a diffusé des milliers de messages piratés de proches d'Hillary Clinton, conduisant John Podesta, le chef de l'équipe de campagne de la candidate démocrate, à accuser Julian Assange de faire le jeu du candidat républicain et désormais président élu Donald Trump.

Une pétition, signée lundi soir par plus de 18.500 personnes, appelait Donald Trump à accorder "un pardon présidentiel" à Julian Assange pour l'exonérer de toute poursuite aux Etats-Unis. Une pétition similaire avait été adressée au président américain sortant Barack Obama, sans succès.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?