Football. Rodez, une bonne tête de vainqueur

  • Toute la hargne de Sébastien Da Silva, capitaine auteur samedi d’un but, d’une passe décisive et à l’origine d’un penalty. Comme un symbole du caractère d’un Raf qui avance au rythme d’un champion. Toute la hargne de Sébastien Da Silva, capitaine auteur samedi d’un but, d’une passe décisive et à l’origine d’un penalty. Comme un symbole du caractère d’un Raf qui avance au rythme d’un champion.
    Toute la hargne de Sébastien Da Silva, capitaine auteur samedi d’un but, d’une passe décisive et à l’origine d’un penalty. Comme un symbole du caractère d’un Raf qui avance au rythme d’un champion. archives Jean-Louis Bories / Centre Presse Aveyron
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Maxime Raynaud

En se baladant samedi soir face à la réserve de Montpellier II (4-0), le Raf a effacé son élimination en Coupe de France de la semaine précédente. La marque d’un caractère qui assoit un peu plus une impression : à ce rythme, il pourrait jouer l’accession.

Samedi soir, le Rodez Aveyron football avait décidé d’innover. Première titularisation de Loïc Poujol, dont la montée en puissance dans l’entrejeu est manifeste malgré une alerte à un quadriceps ; premier penalty transformé en championnat et première victoire par quatre buts d’écart contre, il est vrai, une bien faible réserve montpelliéraine. Mais au milieu de cet inédit, le Raf n’a finalement fait que confirmer une habitude : celle d’une équipe qui allie à son gros volume de jeu une tête très bien faite. Au point d’ouvrir le domaine de tous les possibles.

Il fallait en effet un sacré caractère pour se présenter aussi sûr de soi, et aussi déterminé, une semaine seulement après ce qui ressemblait à la première grosse claque d’une saison jusque-là idéale. À Istres, le samedi précédent, les hommes de Laurent Peyrelade avaient buté sur la dernière marche avant les 32es de finale de la Coupe de France, un objectif affiché. Et comme si cela ne suffisait pas, il avait déraillé face à une formation de DHR (1-0).

Mais quand le doute aurait pu s’immiscer, que certaines failles s’étaient fait jour, Da Silva et ses partenaires ont tout envoyé balader. Imperturbables.

Peyrelade : « On a construit cette équipe pour avoir ce caractère »

Ce n’était pas la première fois que cette solidité mentale se vérifiait. Après Martigues (3-2, 7e journée), seule défaite concédée en CFA, les Ruthénois avaient déjà su rebondir. À Colomiers (1-1, 1re journée), à Marseille II (2-1, 5e journée), ils avaient aussi su revenir après avoir été menés, suscitant déjà les éloges des techniciens adverses. Comme de celui de Nice II, Laurent Bonadei, qui y avait vu "une âme". Certains signes ne trompent pas et confirment une seule et même chose : ce Raf n’est pas qu’une machine, il possède aussi le fameux petit truc en plus, qui permet de se relever ou de serrer les dents pour transformer un nul en un succès.

"La solidité, c’est d’abord l’esprit", avait déclaré un soir de succès retentissant à Fréjus (2-1), Édouard Daillet, charnière de la meilleure défense du groupe D. Samedi, William Prunier, entraîneur montpelliérain qui connaît assez le CFA pour en avoir été le champion avec Colomiers en 2013, a d’ailleurs apprécié. "Rodez est la même équipe que mon Colomiers. Il y a la même rigueur, le même système aussi, notait l’ex-coach de Consolat. Avec la qualité de ses joueurs, je crois qu’il va aller au bout. Il a le collectif huilé, la solidarité. C’est le style que j’aime." Ce style s’affirme de journée en journée. Il confirme également qu’après une saison à tâtonner et à le payer cher par une relégation, le staff ruthénois a trouvé sa formule. À l’image de son recrutement.

"On a construit cette équipe pour avoir ce caractère", reconnaissait Laurent Peyrelade, samedi, quelques jours après avoir pris pour lui l’élimination en Coupe. Calendrier dantesque en début d’année Et Maxime Ras, symbole de ce recrutement entre expérience et talent, de confirmer : "Nous ne sommes que 5 ou 6 recrues (8 en ajoutant Loïc Poujol et Jérémy Mellot) et, du coup, ça a pris de suite, résumait l’attaquant, auteur samedi de son deuxième doublé de la saison. Notre force, c’est de ne pas nous prendre la tête."

Désormais quasi officiellement maintenus, depuis leur 8e succès de l’exercice - soit autant que lors de la campagne précédente -, les sang et or vont peut-être commencer à se dire que cette tête ressemble à celle d’un vainqueur. Ou d’un champion. "Il reste 18 matches", calme immédiatement Peyrelade, non sans avoir noté le calendrier dantesque de début d’année (déplacements à Monaco II, Nice II, Tarbes, etc.). Rodez n’a pas encore fait la moitié du chemin. Mais à ce rythme, il ne fait rien pour éviter de penser que celui-ci pourrait être pavé d’or.

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