Raquel Infante (Raf) : « Les Lyonnaises ont deux jambes comme nous »

  • Rodez maintenu si... Raquel Infante : « Les Lyonnaises ont deux jambes comme nous »
    Rodez maintenu si... Raquel Infante : « Les Lyonnaises ont deux jambes comme nous »
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Maxime Raynaud

Arrivée l’été dernier en provenance de Levante (Espagne), l’internationale portugaise s’est depuis révélée comme l’un des piliers des Rafettes, hôtes dimanche (15 h) des Lyonnaises championnes d’Europe. L’occasion d’évoquer avec la défenseur son adaptation, ses rêves d’Angleterre et les valeurs ruthénoises. Entretien dans sa langue natale.

Avez-vous pu regarder la finale de la Ligue des champions jeudi, et le sacre des Lyonnaises face à Wolfsburg (4-1 ap), que vous recevez dimanche ?

J’ai pu voir les vingt premières minutes mais ensuite, j’ai dû aller à l’entraînement (rire). Mais le résumé est clair : Lyon est la meilleure équipe du monde et l’a encore prouvé. Avec de telles joueuses, évidemment, c’est plus simple. Et on sait que ce sera dur dimanche. Mais elles ont deux jambes comme nous. C’est un grand match à jouer, un grand jour pour les Rafettes.

Les Rafettes, justement, ne sont pas encore maintenues (lire par ailleurs) et out se joue donc sur ce match. La pression est-elle maximale pour vous ?

Non, pas du tout. La pression, tu l’as quand tu joues contre des concurrents directs ou des équipes dites inférieures. Là, c’est à Lyon de faire le jeu, d’assumer un statut. Pour nous, la mission est quasi-impossible mais on fera le métier. Et dans ce contexte, je sais que nous sommes capables de nous transcender.

Pensez-vous que, trois jours après leur sacre européen, les Lyonnaises puissent être moins concernées ?

La mentalité de l’OL, c’est de tout gagner. Donc, je crois que dimanche, elles auront toujours le même objectif. Ensuite, est-ce qu’il y aura beaucoup de changements dans l’équipe ? J’espère que non pour que ce soit une grande fête. Mais dans tous les cas, titulaires ou non, ce sera un grand match.

On l’a dit, le Raf n’est pas encore officiellement maintenu. Quand vous vous repassez le film de cette saison, comment l’expliquez-vous ?

Cette campagne a commencé avec beaucoup de nouveautés : pas mal d’arrivées de joueuses, donc des automatismes de jeu et de vie à trouver, un entraîneur qui a signé assez tard et une infirmerie assez pleine. Dans ces conditions, il était difficile de construire lors des deux ou trois premiers mois. Mais on y est parvenues ensuite et on arrive maintenant à maturité. On a énormément progressé, le maintien va le confirmer. Cela payera l’année prochaine. Je suis persuadée qu’on sera en avance lors de la prochaine saison.

Rodez maintenu si...

Pour décrocher son maintien ce dimanche, le Raf aura un œil - ou plus sûrement une oreille - du côté de Guingamp, où l’EAG accueille Marseille, lanterne rouge déjà reléguée. Le maintien ruthénois pourrait en effet être conditionné par le résultat de ce match dans les Côtes-d’Armor. Les cas de figure dans lesquels les Rafettes seraient maintenues : - Rodez gagne ou fait match nul. - Guingamp perd ou fait match nul. - Rodez perd, Guingamp gagne mais, dans le même temps, Lille ou Albi ou Fleury ne s’impose pas.

Est-ce que ce sera toujours avec vous, vous qui aimez découvrir de nouveaux horizons (Rodez est son 8e club lors des sept dernières années, NDLR) ?

Je ne sais pas encore, je n’ai encore rencontré aucun dirigeant. J’aime les nouveaux challenges, c’est vrai, surtout ceux qui ne sont pas faciles. Mais, forcément, le maintien sera déterminant. Surtout dans l’optique de la sélection nationale, pour laquelle j’ai besoin de jouer dans l’élite.

Lors de votre arrivée à Rodez, l’été dernier, vous aviez confié être attirée par le championnat d’Angleterre, après avoir déjà découvert l’Espagne, l’Italie, la Finlande et la France. Est-ce toujours dans un coin de votre tête ?

Comme l’Allemagne oui. Mais, c’est vrai, je ne veux pas arrêter ma carrière sans avoir goûté à l’Angleterre. Avec les mannes des droits TV, les conditions dans les clubs peuvent être impressionnantes et puis, il y a deux matches par semaine et une philosophie encore différente. Mais la France aussi dispose d’un championnat très intéressant. Même s’il est à deux vitesses, il m’a énormément fait évoluer. Et avec le Mondial-2019 et les retransmissions TV, cela va encore s’améliorer.

Vous évoquez le Mondial-2019 qui aura lieu en France. Outre le maintien avec le Raf, c’est votre autre objectif ?

Il nous reste trois matches à jouer pour se qualifier et, c’est simple, on doit tous les gagner. (Enthousiaste) Mais oui, c’est le grand objectif ! En plus en France. La sélection portugaise (Selecçao, NDLR) grandit vite. Mais la marche est très haute pour nous. Le championnat local n’est pas encore très développé même si des grandes villes, comme Braga et Lisbonne, commencent à se doter d’équipes.

Vous avez disputé l’intégralité des rencontres de D1 en tant que titulaire, cette saison...

Alors que je sortais d’une saison difficile avec Levante (Espagne) où je n’avais pas joué les trois derniers mois, pour des raisons de choix de l’entraîneur (sourire). Ça m’a coûté l’Euro, aux Pays-Bas, où je suis restée sur le banc. Mais ici, j’ai eu la chance de travailler avec deux entraîneurs (Grégory Mleko et Sabrina Viguier, NDLR) qui m’ont fait progresser et, surtout, m’ont redonné confiance.

Rodez est une équipe réputée pour sa solidarité, la force de son groupe. L’avez-vous ressenti de l’intérieur ?

J’ai trouvé ici une cohésion, un groupe qui te donne les moyens de te surpasser. Dans d’autres clubs, par lesquels je suis passée ou non, l’attitude ne me plaît pas. La concurrence n’y est pas saine. C’est un peu « On est copine à l’extérieur mais pas une fois qu’il s’agit de football ». Alors qu’à Rodez, on joue, on s’entraîne pour le club. Ça fait grandir. C’est le côté « amateur », mais dans le bon sens. Et c’est une vraie prouesse quand on voit le nombre de filles qui n’ont pas que le foot, mais aussi un boulot, des études à côté. C’est phénoménal !

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