Football : face au Pérou, la France doit vaincre et convaincre

À l’inverse de plusieurs autres prétendants à la victoire finale, les Français abordent leur deuxième match du tournoi dans une situation confortable. Sur le plan comptable, ils sont bien partis. Leur succès contre l’Australie (2-1), samedi, les a placés à la première position du classement du groupe C. S’ils remportaient leur deuxième rencontre, face au Pérou, aujourd’hui (17 h), ils se rapprocheraient grandement des huitièmes de finale, et pourraient même être qualifiés dès ce soir, si l’Australie venait à battre le Danemark en début d’après-midi (14 h). Sur le plan du jeu, en revanche, le moins que l’on puisse dire est qu’ils ont eu du retard à l’allumage et doivent une revanche, à eux-mêmes et à leurs supporters.

" J’ai bien conscience qu’on peut et doit faire mieux, que c’était insuffisant (face à l’Australie, NDLR) par rapport à ce que l’on doit apporter, mais cela ne concerne pas que les trois joueurs de devant ", a reconnu le sélectionneur, Didier Deschamps, dimanche sur TF1. L’animation est en effet à revoir, animation dans laquelle Paul Pogba sera forcément observé de près, lui qui répète vouloir être le " patron " de l’équipe. S’il l’a été dans une certaine mesure face aux Socceroos, en étant à l’origine des deux buts, il a aussi failli dans le lien entre milieu et attaque, tout comme Corentin Tolisso, qui devrait être remplacé dans le onze de départ par l’expérimenté Blaise Matuidi, qui a fait valoir ses galons de taulier dans le vestiaire et devant la presse, ainsi que son aisance dans la projection vers l’avant.

Du neuf avec Giroud

L’autre victime pressentie de cette première victoire laborieuse devrait être Ousmane Dembélé, apparu emprunté contre l’Australie et vraisemblablement remplacé par Olivier Giroud cet après-midi. L’avant-centre de Chelsea, qui s’est fait retirer ses points de suture au front, fruit d’un choc avec un joueur des États-Unis lors du match amical du 9 juin (1-1), apportera son jeu de tête et de remises, remises dont devraient profiter les feux follets Antoine Griezmann et Kylian Mbappé.

Ces deux-là aussi doivent rassurer. Griezmann a sauvé son match en inscrivant le penalty du 1-0 mais a reconnu avoir livré une copie en deçà des attentes liées à son statut de leader d’attaque. Ménagé lundi en raison d’un petit pépin à une cheville, il s’est entraîné normalement mardi. Quant au Parisien, il doit lui aussi apporter une réponse, mais dans un sens plus collectif, si l’on en croit le message que lui a adressé le défenseur Raphaël Varane en conférence de presse, mardi : " Il faut s’adapter à d’autres façons de jouer. Ce n’est facile pour personne. On a besoin de ses qualités, c’est un joueur pétri de talent. Il faut qu’il soit dans les meilleures dispositions, avec une idée précise de comment jouer, combiner avec ses partenaires, comment défendre, comment presser ".

Quel système ?

En défense, Varane devrait être aligné aux côtés de Samuel Umtiti, au sein d’une défense a priori inchangée, les deux latéraux, Benjamin Pavard et Lucas Hernandez, ayant donné satisfaction samedi. Une quasi-certitude, donc, que l’on ne retrouve pas pour ce qui est du reste de l’équipe, le choix du schéma restant inconnu : le 4-4-2 utilisé depuis l’Euro 2016, le 4-3-1-2 (ou 4-4-2 avec milieu en losange) essayé pendant la préparation, le 4-3-3 mis en place contre l’Australie ou un éventuel 4-2-3-1 ? Cela dépendra en partie du Pérou de Ricardo Gareca, emmené par Paolo Guerrero, qualifié de justesse après les reculades de la justice sportive autour de sa suspension pour dopage involontaire. Le buteur n’avait joué que la dernière demi-heure lors du revers 1-0 face au Danemark, samedi. Autant dire qu’il ne devrait pas manquer de jambes face aux Bleus.