Sébazac-Concourès. La solidarité des "hommes des bois"

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CORRESPONDANT

Et si pour une fois, on parlait de solidarité, d’amitié et de soutien, des valeurs qui deviennent rares mais que portent les "hommes des bois". Le métier de forestier, de technicien forestier consiste à "construire la forêt privée de demain". Son rôle est de conseiller et de fournir un appui technique aux propriétaires, à visiter les parcelles et à conseiller sur la gestion de ces parcelles. Le technicien forestier favorise aussi la coopération et met en place un référenciel technique régional et aide à l’achat ou à la vente de parcelles.

Passion et professionnalisme

Philippe, forestier, est né à Neuilly-sur-Seine (Haut-de- Seine) et a vécu à Dampierre, vallée de Chevreuse (Yvelines). Il part ensuite exercer son métier de forestier à Toulouse au Centre régional de la propriété forestière (CRPF) puis, en 1977, rejoint un poste dans l’Aveyron. Amoureux de la nature, il trouve dans ce département matière à satisfaire sa passion des arbres qui, bientôt, n’auront plus de secret pour lui. Avec passion et professionnalisme, il exerce son métier durant 42 ans, toute sa carrière au CRPF. Avec les propriétaires, autant qu’avec ses collègues, il devient une référence, sillonnant l’Aveyron, parcourant les bois.

Le moindre petit village et ses forêts sont connus de lui. Il est intarissable sur les essences, les sols qui conviennent à cet arbre et pas à un autre.

Les plantes et les fleurs n’échappent pas à sa passion. Il est robuste, comme le sont les forestiers, plein d’humour et de joie de vivre.

En 1994-1995, il acquiert une parcelle à la Buscalière, près de Quins, ouvre des chemins et réalise des plantations : chênes rouge d’Amérique, merisiers, érables, cèdres, larissés de Corse. En 1997 il plante des douglas. Il passe beaucoup de temps à entretenir ses arbres. Et puis, survient la maladie. Ses dernières années professionnelles sont très difficiles. Il les affronte avec courage.

Seize collègues répondent à l’appel

Le soutien et la gentillesse de ses collègues, notamment de Stéphane Seryes, lui permettent d’aller jusqu’au bout de ses ressources. Après une intervention qui doit améliorer son état, il devient hémiplégique. Il ne peut plus entretenir ce bois qu’il travaillait avec tant de passion. La nature reprend vite ses droits et l’état de la parcelle se détériore.

Stéphane, son collègue et ami lance un appel auprès de ses collègues afin que deux ou trois personnes viennent lui prêter main-forte pour la remettre en état.

Mais ce sont 16 collègues d’Occitanie (des secrétaires, des ingénieurs forestiers, des collègues à la retraite venant de l’Ariège, du Tarn-et-Garonne, du Lot, du Tarn, de Haute-Garonne) qui répondent à l’appel. Une journée durant ils élaguent, ouvrent les chemins, sélectionnent les arbres… En une seule journée le bois est remis en état. Au repas de midi, Philippe rejoint la troupe et partage avec eux le repas concocté par son épouse.

Philippe et son épouse remercient la mairie de Quins pour la mise à disposition de la salle du village pour le repas.

Un bonheur n’arrivant jamais seul, il faisait beau et le pique-nique s’est déroulé au bois pour le plus grand bonheur de Philippe. Il faut associer aux remerciements tous ces "hommes des bois" pour le travail accompli ainsi que l’amicale de la maison de la forêt à Ozeville Tolosane qui a participé aux frais de carburant et au petit-déjeuner.

Un bel élan de solidarité qui a réchauffé le cœur de Philippe et de son épouse, une journée inoubliable et une belle preuve d’amitié aussi.

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