Hivernale des Templiers : Dhaynaut roi des Causses

  • Antoine Dhaynaut (à gauche) et Sébastien Janiaud ont collaboré pendant plusieurs kilomètres avant que le second cité, victime d’une défaillance, ne laisse le premier filer vers la victoire.
    Antoine Dhaynaut (à gauche) et Sébastien Janiaud ont collaboré pendant plusieurs kilomètres avant que le second cité, victime d’une défaillance, ne laisse le premier filer vers la victoire. Jean-Louis Bories
  • Chez les femmes, la victoire dans l’Astragale est revenue à la Réunionnaise Marie-Noëlle Bourgeois.
    Chez les femmes, la victoire dans l’Astragale est revenue à la Réunionnaise Marie-Noëlle Bourgeois. Jean-Louis Bories
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Romain Gruffaz

Antoine Dhaynaut s’est imposé dans l’Astragale, l’épreuve la plus longue de l’Hivernale des Templiers, imité par Marie-Noëlle Bourgeois chez les femmes.

La deuxième édition de l’Hivernale des Templiers aura offert, hier, un défilé de silhouettes spectrales sur les chemins empruntant les Grands causses et les vallées les séparant, dans ce décor aux prises tout au long de la journée avec un brouillard tenace, accrocheur, qui contribua à créer une atmosphère particulière lors des différentes épreuves, et notamment de l’Astragale, la plus importante des quatre inscrites au programme, théâtre d’un duel entre Antoine Dhaynaut et Sébastien Janiaud qui soumit le premier cité à une sorte de cache-cache usant sur le plan psychologique au cours des quinze derniers kilomètres, à travers arbres, sinuosités et paquets de brume, jusqu’à la libération de la ligne d’arrivée.
« Après le vingt et unième kilomètre, je me suis retrouvé seul avec “Séb’”, que je connais car on a pas mal couru ensemble, expliqua-t-il. Il envoyait fort sur le plat et moi, pas mal en montée, ce qui fait qu’on était assez complémentaires.On s’est bien tiré la bourre, c’était cool, et ça nous a servis, mais au dernier ravitaillement (à la bergerie-jasse de Lapanouse-de-Cernon, après 50 kilomètres, NDLR), il ne m’a pas suivi et derrière, j’ai passé mon temps à me retourner, à me demander s’il n’allait pas débouler d’un coup, à 1 000 km/h, et me laisser sur place, surtout que les quinze derniers kilomètres n’étaient pas faciles.Plus je me rapprochais de la fin, plus je me disais : “Il ne faut surtout pas qu’il arrive maintenant”. »

Sébastien Janiaud : « J’ai remporté mon combat »

Avant le face-à-face, le Parisien avait d’abord dû se défaire des concurrents aux côtés desquels il s’était très rapidement retrouvé, une tâche qui fut quelque peu facilitée par un « incident » de course dont plusieurs d’entre eux furent victimes.
« Vu que le profil était assez plat au départ, c’est parti fort, et très vite, on s’est retrouvés à une dizaine de coureurs à l’avant, détailla-t-il. Devant moi, à deux cents mètres, j’avais un groupe de quatre que j’ai suivi pendant sept-huit kilomètres à partir du dixième mais qui s’est perdu par la suite, et au premier ravitaillement (à Fondamente, après 23,5 kilomètres), on a annoncé à moi et aux deux mecs qui m’avaient rejoint qu’on était devant. L’Italien (Donatello Rota), qui faisait partie du groupe qui s’est perdu, a bataillé pour revenir mais y est parvenu.On était alors quatre à l’avant et petit à petit, certains ont lâché, jusqu’à ce qu’on ne soit plus que deux, avec “Seb’”.»
Las pour ce dernier, il fut victime d’une défaillance dont le point culminant fut atteint à quinze kilomètres du but. « Je n’ai plus pu suivre et après ça, j’ai vécu un enfer jusqu’à la fin.Je me suis battu avec moi-même pour garder la deuxième place et j’ai remporté mon combat, ce qui était inespéré », raconta le Cantalien, qui avait pour objectif de finir à l’une des cinq premières places et, pourquoi pas, de monter sur le podium, ce qu’il fit, donc, derrière un Antoine Dhaynaut qui confia, après la cérémonie protocolaire, son envie de revenir l’an prochain, « pour les paysages » (« C’est un peu frustrant quand tu sais qu’il y a un endroit de fou à voir mais que les nuages t’en empêchent »), et, avant l’Hivernale, de prendre part une deuxième fois au festival des Templiers, trois ans après la première.

Marie-Noëlle Bourgeois à sa main

Chez les femmes, la victoire dans l’Astragale est revenue à la Réunionnaise Marie-Noëlle Bourgeois, qui, sur un terrain dont le profil manquait de verticalité à son goût - « Je suis plutôt grimpeuse », a-t-elle déclaré -, est néanmoins parvenue à exprimer toutes ses qualités.
« Apparemment, j’étais en forme, a-t-elle dit en riant, elle qui n’avait pas fait du succès lors de ce rendez-vous un objectif. Pendant les quinze premiers kilomètres, j’étais avec la fille qui a terminé deuxième (Élodie Davy, NDLR) et après, je suis partie à mon rythme et me suis retrouvée seule. Je ne connaissais pas l’écart qui la séparait de moi donc j’ai continué à mon allure et comme je voyais que je grignotais des places au scratch sur les garçons, j’étais encore plus motivée. De plus, la fin du tracé était plus technique et j’étais avantagée. Je me suis vraiment régalée, j’ai adoré le parcours, et notamment le départ à La Couvertoirade, un lieu d’une grande intensité sur le plan émotionnel. Il y avait une vraie force liée à l’histoire et c’est quelque chose qui me parle. Je me suis sentie en osmose avec l’environnement. ».
 

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