Rodez : "frustration" et "intensité"

Tombés. Oui. Mais avec des honneurs. Ou tout du moins le sentiment d’avoir fait le maximum devant une mission quasiment impossible. Les Ruthénois ont dû encaisser une nouvelle désillusion dimanche à Aubenas avec un revers 24-15 façonné très tôt, quand le pilier Iosseliani a pété les plombs, devant laisser les siens à 14 tout le match dès la 10e minute de jeu et un carton rouge reçu pour coups portés.

" Le carton est totalement justifié, et il est inexcusable, c’est débile, ça ne sert à rien, a indiqué hier, même à froid et toujours sous le coup " de la frustration", le coach sang et or Arnaud Vercruysse. C’est une faute grave, dans le contexte rugby s’entend. Ce n’est pas concevable de sortir du match aussi vite. " Surtout que le technicien l’a rappelé, lui et les siens se déplaçaient dans l’Ardèche pour "prendre des points ". Au final : zéro pointé. Pire, ceux qui sont restés sur le terrain auront mis encore plus de jus pour tenter de ne pas sombrer. Et ils auront réussi. Mais à quel prix ?

"Quand tu joues 70 minutes en infériorité numérique, inévitablement, tu y laisses beaucoup d’énergies. Tu compenses les espaces en permanence, donc la dépense énergétique est augmentée et tu peux du coup manquer ensuite de lucidité", éclaire encore le technicien rouergat.

Déclic avorté

Pour autant, Arnaud Vercruysse était satisfait de la réaction des siens. "La défense a été cohérente ", dit-il, avant d’enchaîner : " Les joueurs ont décidé de ne rien lâcher, mais ils n’ont été absolument pas payés. " "C’est vraiment dommage, corrobore le seconde ligne Ralph Teriitaohia. Car je sentais qu’on y était vraiment. On aurait pu enfin avoir ce déclic, mais le carton a tout fait capoter. " Rageant effectivement, d’autant plus quand on sait notamment que le buteur Romain Boscus a eu le point de bonus défensif dans les pieds, mais a échoué dans sa tentative en toute fin (79e). Un point qui aurait sonné presque comme une victoire pour un groupe qui a perdu peut-être un peu plus que des unités comptables sur le stade Georges-Marquand dimanche. En effet, le carton rouge du début "a impacté ce match-là, mais aussi les prochaines échéances ", toujours selon Arnaud Vercruysse. Avec les suspensions et les blessés, le SRA se déplacera dimanche à Blagnac, le dauphin, avec notamment une première ligne décimée.

Avec onze points d’avance sur la zone de relégation, les Aveyronnais ne sont pas en grand danger pour le maintien avec ce nouveau revers, le sixième cette saison. Mais les perspectives de qualification semblent aussi bien lointaines. Qu’en pense aujourd’hui le groupe ?

"Les gars ne parlent pas de la qualif’, ils parlent des matches, les uns après les autres, c’est tout ", répond Vercruysse. Certes, mais ils peuvent nourrir des regrets de ne pas avoir recollé au bon wagon ce week-end, surtout au regard de leur investissement. " Il y a eu beaucoup d’intensité oui, c’était même le premier match de la saison avec une telle intensité. "