Saint Geniez d'Olt et d'Aubrac. Un film-débat sur la forêt qui interroge

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CORRESPONDANT

La salle de l’Éveil cinéma accueillait récemment des représentants du PNR de l’Aubrac pour la projection du documentaire "Le temps des forêts". Ce film montre l’exploitation industrielle de la forêt : plantation d’une seule espèce (douglas sur le plateau limousin et du Morvan ou pin maritime dans les Landes, épicéa), cycle végétal court (25- 40 ans) puis coupe rase avec du matériel lourd (abatteuse, engins porteurs de 40 tonnes, dessoucheuses) qui stérilise les sols et les rend inaptes à retenir les eaux de pluie, on n’entend plus que le bruit des engins, pas un seul chant d’oiseau. Le sciage des grumes récoltées est pratiqué dans de gigantesques scieries capables de débiter 4000 m3 par jour pour des usages très standardisés (palettes, voliges, fermettes de charpente).

Puis le film bascule vers d’autres modes d’exploitation artisanales : des bûcherons avec une tronçonneuse, des gestionnaires qui regardent les arbres, leur environnement, choisissent ceux qui doivent être abattus, découvrent un faon blotti dans un sous-bois, des petites scieries qui façonnent à la demande des essences variées. Quel contraste avec les images précédentes ! Une parenthèse évoque le mal-être des personnels de l’Office national des forêts qui déplorent la non reconnaissance des rôles annexes de la forêt par leur hiérarchie et craignent des ventes de forêts domaniales.

Après les images, le débat sur le devenir de la forêt sur l’Aubrac et les vallées adjacentes s’instaure entre les spectateurs et les acteurs de la filière bois. Un constat : la forêt locale est morcelée, pas toujours facile d’accès, une grande partie appartient à des agriculteurs qui n’ont plus le temps de l’exploiter, elle produit surtout des feuillus (chênes, hêtres, châtaigniers) de valeur souvent moyenne, elle est sous-exploitée, un propriétaire a même dit " abandonnée " ! Un agriculteur a déploré de ne pas avoir été formé à la gestion forestière dans sa jeunesse. La forêt fournissait les fabricants de meubles, mais les débouchés sont restreints actuellement. Tout le monde a cependant reconnu l’importance de la forêt pour la biodiversité, la régulation de la ressource en eau, la fixation du gaz carbonique. Régénération naturelle et exploitation en futaie irrégulière (arbres d’âge et de taille divers) doivent assurer la pérennité de cette forêt dans l’intérêt de tous, habitants de ce pays et touristes.

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