Gérard Bousquet, poète, artiste, peintre et rêveur

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  • Gérard Bousquet (à g.), tout sourire, en compagnie de son épouse Mimi et d’Yvon Jean.
    Gérard Bousquet (à g.), tout sourire, en compagnie de son épouse Mimi et d’Yvon Jean. Repro CPA
  • Les œuvres artistiques de Gérard sont justes, grâce à la qualité du regard qu’il porte sur son sujet.
    Les œuvres artistiques de Gérard sont justes, grâce à la qualité du regard qu’il porte sur son sujet. CPA
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  • Gérard Bousquet, poète,  artiste, peintre et rêveur
    Gérard Bousquet, poète, artiste, peintre et rêveur
Publié le
Joël Born

Yvon Jean, le peintre millavois évoque l’œuvre de Gérard Bousquet, artiste du Gua, dans le bassin decazevillois.

Gérard Bousquet (1934-2010), originaire du bassin de Decazeville, y a passé toute sa jeunesse, entre Edmond Bousquet son père, employé à la compagnie des Mines et Marthe Marre sa mère, tenant un petit commerce dans la rue principale du Gua. Dès son enfance, le jeune Gérard, influencé par la personnalité de sa mère, cultive son goût pour les arts et lettres. Ses études secondaires au lycée Foch de Rodez achevées, c’est pour lui l’heure d’accomplir son service militaire au Maroc. A son retour, il fut nommé dans les PTT à Paris. Sa carrière dans l’administration fut linéaire.

Par concours, il gravit les divers échelons qui l’amenèrent comme cadre-rédacteur au Ministère des PTT, avenue de Ségur. En bon Aveyronnais, il était très attaché à son terroir. Le Vallon de Marcillac était, à ses yeux, un havre de paix et son vin éponyme contenait les arômes les plus subtils et les plus délicieux de la terre. En 1960, après avoir trouvé une âme sœur en la personne de Mimi, ils se marièrent et eurent deux fils, Olivier et Arnaud, qui firent leur fierté.

Aptitudes littéraires

Dès 1964, ses aptitudes littéraires n’ont pas échappé au regard critique d’une maison d’édition qui lui propose de publier un recueil sous le titre Roue libre. Ne craignons rien, avec Gérard nous entrons dans le domaine du rêve ! Tout est mêlé dans cette sphère où la terre et les mots, les femmes et les formes, les mots et les couleurs se rejoignent. Gérard Bousquet, garçon simple, peignait et écrivait pour lui, sans se soucier du regard des autres.

Mimi qui l’accompagna durant toute sa vie durant était bien sa muse auprès de laquelle il puisait toute son inspiration. Je ne peux résister de vous présenter l’un de ses petits poèmes intitulé Tout confort qui ressemble à son auteur dans sa simplicité :

Une table

deux chaises

un lit

un berceau

l’eau des baisers

l’électricité du cœur

ça gaze ! ça gaze !

Comme on pourrait le dire pour Prévert : "Voilà un poète qui parle comme tout le monde !"

Mais ici, c’est le peintre Gérard Bousquet qui nous intéresse. Ses œuvres balancent toujours entre le réel et l’imaginaire. Chacune d’elles suscite à sa façon une émotion au regard du curieux plus ou moins averti. Gérard Bousquet ne courait pas après les expositions. La notoriété n’était pas son affaire ; il ne la recherchait pas. Ses ventes d’aquarelles au marché aux puces du dimanche étaient, pour lui, considérées comme une grande consécration. Son talent reconnu par le premier passant anonyme valait plus qu’un premier prix dans une expo renommée. Il s’amusait de cette reconnaissance qui suffisait amplement à son bonheur. Pour lui, la poésie comme la peinture devaient répondre aux rapports secrets qui existent entre l’Homme et le monde extérieur.

Amateur de jazz

Gérard Bousquet poète, artiste peintre et... rêveur, il était tout cela à la fois ! Cependant il avait l’œil vif et acéré. Les œuvres artistiques de Gérard sont justes, grâce à la qualité du regard qu’il porte sur son sujet. Ce regard tourné entre autres vers la gent féminine était celui d’un connaisseur. Il prétendait, avec juste raison, que les jeunes filles du Bassin, issues d’un métissage entre Polonais, Espagnols et Français, étaient les plus belles de la planète. Cela n’avait pas échappé à celui qui les a couchées sur le papier dans ses aquarelles où il en a saisi la beauté à travers les rimes de ses poèmes.

Gérard Bousquet brasse ses influences allant de Fra Angelico à Nicolas de Staël en passant par Nolde, Magritte, Hooper, Schiele, lui ouvrant de multiples chemins. Dans ses créations, il se partage avec bonheur entre les mots et la peinture, faisant jouer sa fibre artistique très palpable. Cependant, nous l’avons surpris quelquefois à peindre tout en écoutant ses interprètes de jazz préférés, ceux tels que Miles Davis, Stan Geth, Paul Desmond voire Ibrahim Maalouf et autres, qui ont bercé son époque. Il considérait alors que la musique devenait un élément indissociable de sa créativité.

Dans ses œuvres, il aimait capter la lumière et sa démarche picturale était autant celle du cœur que celle de l’intelligence. Ses paysages expressionnistes simplifiés à souhait, comportent un lyrisme coloré proche de l’abstraction. Cependant, Gérard Bousquet, doué de talents multiples, n’entrait pas dans cette catégorie. Il était à la fois contemplateur et rêveur hors du temps. Son fils Arnaud et sa petite fille Manon ont reçu de lui cet amour pour les arts et lettres et, à travers eux, Gérard restera toujours présent.

Gérard Bousquet romantique : oui ! Naïf ? oui. Il n’a jamais eu la prétention de figurer au hit-parade de notre discipline artistique, cependant nous pouvons considérer que sa place parmi les artistes aveyronnais n’est pas usurpée. Je suis personnellement heureux de mettre cet artiste en évidence. Son talent, justement reconnu et mis en lumière, le mérite bien.

Roue libre édité en 1964 par les Paragraphes Littéraires de Paris.
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