Les maires de l'Ouest Aveyron et le grand serpent de l’intercommunalité

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  • La députée Anne Blanc. La députée Anne Blanc.
    La députée Anne Blanc. CPA
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Centre Presse

Trente-sept maires ou représentants de ces derniers avaient répondu, jeudi après-midi, à l’invitation à débattre de la députée Anne Blanc à Lanuéjouls. Retour sur ces échanges.

Ils ont bien du mal à digérer la marche forcée imposée, en cours de mandat, par la loi NOTRe réformant, en particulier, les intercommunalités. Pierre d’achoppement entre les élus de terrain et l’État, ces nouvelles structures de coopération intercommunale ayant gonflé en volume sous l’effet législatif ne correspondent pas aux attentes des édiles. Premier point mis en avant, ce jeudi après-midi, lors du grand débat des maires de l’ouest Aveyron lancé par la députée, le sujet est resté un long moment sur la table. Ancien président communautaire, le maire de Naussac, Didier Pouzoulet-Ligue, a planté le décor d’entrée de jeu en évoquant la césure existant en termes de compétences entre les communautés et les communes. Ce qui a permis au maire de Savignac Patrick Datchary de rebondir en parlant de "compétences imposées, mais pas choisies". Le même ajoutant, et il n’est pas le seul à penser de même : "L’intercommunalité telle qu’elle a été pensée par la loi NOTRe n’avait de sens que si des communes étaient supprimées". Car force est de constater que les regroupements n’ont pas eu pour effet de faire baisser les charges de fonctionnements, notamment salariales. "Nous n’utilisons pas assez la mutualisation entre collectivités ", regretta à nouveau Didier Pouzoulet.

Il fut aussi beaucoup question des disparités territoriales en matière de subsides de l’État. Situation allant crescendo depuis 2014 qui a l’heur de faire sortir certains élus de leurs gonds.

"Hors sujet"

C’est le cas de Paul Marty, maire de La Salvetat-Peyralès, défendant le principe d’" intercommunalité à taille humaine, car avec une grande ville centre au milieu, on sait que le fonctionnement ne sera pas le même qu’avec seulement des communes rurales". Il en profite aussi pour tacler le pouvoir technocratique : "Aujourd’hui, il n’y a pas d’État, mais des hauts fonctionnaires hors sujets qui font la pluie et le beau temps". Parlant de déséquilibre, François Marty, maire de Decazeville, poursuit : "Les ruraux se sentent moins l’esprit communautaire en raison de manque de moyens budgétaires ".

Les règles du jeu élaborées autour des plans locaux d’urbanisme intercommunaux (PLUi), suspendus à la mise en place de schéma de cohérence territoriale (Scot), ne trouvent guère de grâce aux yeux de ces élus ruraux. "Quand on regarde ces démarches, on va à l’encontre de l’aménagement du territoire", pesta Patrick Datchary, en parlant de "simulacre". Dubitatif, son collègue de Toulonjac Jean-Louis Alcouffe analysa : "En matière d’urbanisme, il y a des incohérences, certains PLUi seront terminés avant que l’on ait fait le Scot…". Difficile dès lors d’adosser les premiers sur le second.

"Qu’est-ce qu’on propose pour améliorer la situation, a lancé le maire de Sainte-Croix Raymond Bonnestèbe, j’ai le sentiment que l’on raisonne en individualistes ; en individualistes collectifs… ".

Face à l’afflux d’échanges, pas évident de rédiger une synthèse objective de toutes les prises de paroles sur cette thématique et sur les autres évoquées en début de réunion.

Mais la députée a promis de la faire remonter auprès des instances de la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation… dont elle occupe la vice-présidence.

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