À Espalion, Anthony Moreira cuisine l’authenticité avec goût

Parce qu’il est avec Lætitia, de "Curiosithés", et David Burgarella, de "La Tour", la relève de la gastronomie espalionnaise, la table d’Anthony Moreira, dénommée "L’authentique" s’avère incontournable. Et son opiniâtreté inspire le respect. Lui, le résumera par la passion. Il n’empêche.

Passé par l’école hôtelière de Saint-Chély-d’Apcher, cet Espalionnais s’en est allé humer la gastronomie du côté de Montpellier et toucher à toutes les tâches et touches du piano pour allier l’expérience aux connaissances : commis de cuisine, pâtissier (à l’hôtel étoilé Beauséjour notamment), adjoint de direction toujours dans l’Hérault…

Anthony Moreira en est revenu avec la certitude et la ténacité que son dessein était dans son village natal. Mais l’on sait bien que, à l’instar des cordonniers les plus mal chaussés, il lui fallait faire ses preuves et être encore meilleur qu’un quidam pour être accepté à son "retour au pays". "Écouter les critiques te fait avancer, il faut savoir encaisser", dit-il. À commencer par passer par un financement participatif pour exaucer son rêve : ouvrir son restaurant. Sans paillettes, ni étoiles dans la tête. À son image, en toute simplicité. Authenticité. Anthony Moreira ne triche pas. Tout est fait maison. Concocter par ses soins, secondé par Nina et en s’appuyant sur Damien en salle. Une salle et plus bien que cela, cuisine et toilettes, entièrement remis au goût du jour, à son (bon) goût qui n’en manque pas, redonnant vie et bien plus encore à l’illustre et emblématique établissement du couple Ferrié.

Saveurs et esthétique

Le chef a remis sur pied le restaurant dans les pas du XXIe siècle. Entre clin d’œil rétro et charme contemporain, l’esprit mêle les chaises de diverses influences, des serviettes recyclées, des ampoules avec filaments au plafond, des galets d’Olt pour le sel et le poivre, l’arrière d’une vieille Renault retapée accrochée au mur (!), il ne manque pas d’imagination pour sa décoration chaleureuse et lumineuse conçue de ses propres mains. Tout comme sa cuisine, "simple" insiste-t-il, mais soignée et goûteuse. Au menu ce midi-là : veau aux pruneaux et raisins ou poulet fermier du Périgord à la tomate confite, en dessert l’incontournable, car très apprécié des clients (et tout aussi authentique donc), tiramisu au beurre salé et spéculoos.

Cette année, Anthony Moreira s’est fixé un objectif. Une nécessité. S’agrandir pour rentabiliser l’affaire limitée par le nombre de couverts. En attendant, son esprit a toujours soif… d’appétit. Il envisage installer, à la belle saison, une machine à glacer pour proposer sorbets et glaces à toutes les sauces ! Histoire de donner un petit air d’Italie à la rue Droite, ce qui ne serait pas non plus pour déplaire à Nina. "J’aime la créativité, j’aime être au service des autres, cuisiner des produits locaux et frais", avançait-il en 2015 lors du financement participatif. Il n’a pas menti. Tout est vrai. Dans l’assiette et tout autour. Le sourire en prime. "Nous travaillons dans une bonne ambiance", conclut-il, sous les regards complices et approbateurs de ses deux compagnons qui ont déjà trouvé la quête de la générosité et la route de "L’authenticité". Pour s’en faire une idée, les clients connaissent désormais la bonne adresse.