Rodez. La galère ruthénoise de Mariama Touré, maman de cinq enfants

C’est une "drôle" de mésaventure qui est arrivée à Mariama Touré. Cette mère de cinq enfants, âgée de 35 ans, résidait à Balsac jusque très récemment. L’éloignement du collège pour l’un de ses enfants l’a conduite à vouloir déménager. Elle s’est alors mise à la recherche d’une maison, avec un jardin et plusieurs chambres pour accueillir ses petits. C’est à partir de là que ses ennuis ont commencé. "Durant trois mois, j’ai visité deux maisons à Onet-le-Château, et une autre à Marcillac, trois à La Primaube, une à la Loubière. À Rodez, j’en ai visité deux à Saint-Félix et un appartement de 130 m2, rue Montcalm, ainsi qu’un autre rue Montpellier", se souvient la jeune maman.

Aucune de ces visites ne s’est révélée fructueuse. Pourtant, Mariama Touré a effectué ses recherches avec plusieurs agences différentes et aucune d’elles n’a accédé à sa demande.

"Soit on me disait que le propriétaire a refusé notre dossier, soit qu’on avait peur des impayés, ou encore ce propriétaire de 82 ans à Marcillac, qui m’a dit que j’avais trop d’enfants ! En même temps, il met à la location une maison T6. Il doit bien se douter que ce n’est pas un couple sans enfant qui sera intéressé par sa location", souligne Mariama Touré.

Des refus incompréhensibles

Devant tant de refus, le moral à zéro, la jeune maman a saisi l’Adil (Agence départementale pour l’information au logement). Elle compte aussi se tourner vers le CIDFF (Centre d’information sur les droits des femmes et des familles). "Je ne comprends pas pourquoi, on nous a refusé toutes ces locations. Il y a une agence qui m’a dit vous êtes les premiers, il n’y aura pas de problème. Mais une fois que je me suis présentée, on m’a dit qu’il était déjà loué. Il se trouve qu’il est toujours en ligne !", s’étonne-t-elle.

C’est à partir de ce moment-là qu’elle se demande si sa couleur n’y serait pas pour quelque chose...

"Nous sommes bien insérés, mon compagnon est responsable dans une entreprise, moi, j’ai un CDI depuis plus d’un an. Nous sommes parfaitement solvables et mes parents peuvent se porter garants s’il le faut", ajoute-t-elle.

Pour Mariama Touré, il n’y a donc que sa couleur ou peut-être "ses enfants" qui peuvent faire obstacle à sa quête.

Heureusement et entre-temps, elle a pu emménager in extremis à Onet-le-Château. "C’est une maison que nous avions visitée en tout début, mais on avait des réticences par rapport au quartier. Finalement, on est content. On est près de tout, l’école et le collège ne sont pas loin", dit-elle.