Souvenir : l’époque où le coach mythique Raoul Barrière entraînait Millau…

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  • Raoul Barrière a entraîné Millau durant dix-huit mois à cheval sur 1980 et 1981. Raoul Barrière a entraîné Millau durant dix-huit mois à cheval sur 1980 et 1981.
    Raoul Barrière a entraîné Millau durant dix-huit mois à cheval sur 1980 et 1981. DR
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Centre Presse Aveyron

L’annonce du décès, vendredi 8 mars, du coach mythique Raoul Barrière, a ravivé les souvenirs chez les fidèles suiveurs du rugby millavois. Car, aussi fou que cela puisse paraître, le coach du fameux "grand Béziers" a entraîné Millau au sortir de son expérience biterroise. Nous sommes en 1979 et le SOM saisit l’opportunité de faire venir l’entraîneur emblématique. Aidé par le maire de l’époque, Manuel Diaz, Millau signe Raoul Barrière pour trois saisons. Le coup est énorme. "La France entière en parlait, le Midi Olympique en avait fait des pages entières, se souvient Henri Ferrero, qui rejoindra le club la saison suivante, en 1980. J’avais annoncé que j’arrêtais le rugby, mais l’occasion d’être entraîné par Raoul était trop belle. Je savais que je voulais devenir entraîneur. Avec lui, j’étais sûr d’apprendre."

La venue de la légende est retentissante dans la cité gantière. "Il est arrivé comme le messie, rembobine un autre acteur de l’époque, Guy de Sousa. Tout le monde s’est dit que Manuel Diaz avait cassé sa tirelire ! Quarante ans après, il faut en rire. Avoir Raoul Barrière, ça vous motive les troupes. Au début, c’était l’euphorie. Moi, je serais parti au bout du monde pour lui. C’était LA référence."

L’embellie sportive reste néanmoins à nuancer. Sous l’ère Raoul Barrière, les Biscan, Tarrusson, Séguier, Zaoui, Sigaud, Rameau, Lugans et autres Hortolan, alors en groupe B de première division, n’iront pas décrocher les étoiles. Pourtant, la foule abonde : il y a jusqu’à 3 000 spectateurs au stade. "Il y avait de l’ambition, mais le “matériel” n’était pas le même que celui qu’avait Raoul à Béziers", retrace Henri Ferrero, qui se souvient d’un entraîneur "exigeant", "avec ses méthodes", "très fort sur l’organisation". Aux entraînements, "ça piquait !", sourit de Sousa en se rafraîchissant la mémoire. "Ceux qui ne suivaient pas le train, ils descendaient… ! Mais Raoul restait quelqu’un de profondément attachant."

Après dix-huit mois mi-figue, mi-raisin, l’aventure prend fin en février 1981, à l’issue d’une défaite à domicile contre Cahors. "Je l’entends encore dire dans les couloirs qu’il s’est trompé, qu’il démissionne, raconte Ferrero. Quelqu’un lui fait : “Mais Raoul, tu ne peux pas, tu as signé trois saisons". Il a répondu “Le droit, je me le prends !”. C’était ça, Raoul. Un homme de caractère, entier. "

Finis, alors, les allers-retours en Citroën GS, la voiture que le club lui avait mis à disposition pour venir de l’Hérault. Une époque "formidable", alors que les travaux dans le Pas-de-l’Escalette bâtaient leur plein.

Les obsèques de Raoul Barrière auront lieu ce mardi, à 14 h 30, à la cathédrale St-Nazaire de Béziers.

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