La Loubière. Lioujas : Jean-Marie Lacombe, l’ébéniste "créateur d’espaces" que le monde s’arrache

Michel Bras, le chocolatier Pierre Hermé, Cyril Lignac, Alexandre Bourdas, la fratrie Costes ou encore Thierry Bourdoncle, parrain discret de la brasserie à Paris. Le carnet de commandes de Jean-Marie Lacombe empile des pages entières du Bottin mondain. Digne héritier d’une lignée d’artistes du meuble qui, depuis 1912, ont fait de leur passion une aventure, Jean-Marie Lacombe est un homme pressé. Depuis son atelier aveyronnais, il donne corps aux rêves de ses clients qui saluent invariablement le savoir-faire et l’excellence de l’entreprise aveyronnaise. Le bouche-à-oreille faisant le reste. En quelques années, Jean-Marie Lacombe a "relooké" près de 450 bars et brasserie à travers la France, dont une bonne proportion à Paris. On lui doit notamment le restaurant SaQuaNa d’Alexandre Bourdas, le Chardenoux de Cyril Lignac, la dernière boutique de Pierre Hermé sur les Champs Elysées, ou le fameux Sénéquier à Saint-Tropez, propriété de l’Aveyronnais Thierry Bourdoncle. Une "folie" comme les aime Jean-Marie. "Réunion de chantier le 3 janvier 2013, début des travaux le 28, ouverture le 3 mars… de la même année, plaisante encore ce bosseur qui ne connaît ni les fériés ni les dimanches… On parle quand même de 2 800 heures de travail pour ce lieu unique caché derrière une façade de 40 mètres rabattable !"

De Lioujas à Vegas

Après le Ghana ou le Japon, c’est aussi avec ce dernier qu’il exporte désormais ce savoir-faire si précieux outre-Atlantique. Le magnat aveyronnais lui confiant l’aménagement d’une brasserie sur le Strip de Las Vegas (!), à un jet de pierre du Caesar Palace et du Bellagio, où se croisent chaque année quelque 45 millions de touristes… Biberonné aux copeaux de bois comme il aime le dire, Jean-Marie Lacombe n’apprécie rien tant que de partager avec ses clients ce grain de folie qui l’anime et qui fait de lui bien plus qu’un ébéniste : un créateur hors pair aussi à l’aise sur les chantiers que dans son atelier de Lioujas. Un atelier qu’il ne se lasse jamais de faire visiter, virevoltant entre les essences, les grumes qui sèchent là depuis plus d’un siècle dans des odeurs de "poivre", de "cigare", de cèdre ou d’acajou. "D’ébénistes traditionnels, nous sommes devenus avec le temps des créateurs d’espaces. Des ébénistes-agenceurs. Il a fallu développer les idées", poursuit ce passionné qui, pour l’anecdote, peut passer de longues heures avec le chef Michel Bras pour imaginer, crayonner et finalement concevoir un poivrier… Un souci du détail qui fait aujourd’hui de cette entreprise centenaire une référence que le monde entier s’arrache.

Bouche-à-oreille

Fidèles à leurs racines, les Aveyronnais de Paris lui vouent confiance absolue. L’amitié et le bouche-à-oreille faisant le reste, garantissant à la vingtaine de salariés de la "petite entreprise" installée à Lioujas, un carnet de commandes rempli que la boîte à outils de ce créateur hors pair.