Chasse en Aveyron : "Notre priorité est la sécurité de tous"

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  • Jean-Pierre Authier, président de la fédération de chasse en Aveyron. Jean-Pierre Authier, président de la fédération de chasse en Aveyron.
    Jean-Pierre Authier, président de la fédération de chasse en Aveyron. CPA
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Recueilli par Mat.r.

Effectifs, prolifération des sangliers, pression des associations « antichasse »… Le président de la fédération aveyronnaise, Jean-Pierre Authier, répond à nos questions. 

 

Une salle pleine, des sourires, des votes sans encombre, une retransmission en direct sur les réseaux sociaux - rappelons que la chasse compte près de 11 200 pratiquants dans le département ! -, et un président heureux.  L’assemblée générale de la fédération départementale de chasse ne pouvait pas mieux se dérouler samedi, à Luc.

L’assemblée générale du jour a fait le plein. Cela prouve-t-il que la chasse se porte toujours aussi bien en Aveyron ?
Oui, elle se porte toujours très, très bien. On pensait avoir peu de monde pour cette assemblée car c’est le week-end de Pâques et au final, c’était plein. Cela prouve que la fédération est active et que ses actions intéressent.

Quelles sont les grandes préoccupations pour cette année ?
Notre priorité est la sécurité de tous, des chasseurs et des non-chasseurs.  Tout un programme de formations est mis en place depuis des années pour cela et on ne cesse de renforcer nos actions pour qu’il n’y ait pas d’accident. Il n’y en a eu aucun cette année d’ailleurs. Contrairement à ce qu’on peut entendre et lire partout, la chasse n’est pas une activité dangereuse. Sinon, on ne payerait pas seulement 20 € d’assurance à l’année…  
Il n’y a pas plus de danger à chasser qu’à prendre son vélo le matin, ou traverser un passage piéton.


Les « antichasse » se sont beaucoup fait entendre sur ce sujet en début d’année. L’Aveyron reste-t-il à l’abri de ces polémiques ?
Heureusement, on est loin de cela. Ces polémiques n’amènent pas grand-chose au débat. La plupart du temps, elles sont l’œuvre de quelques petits groupes d’activistes. Ils nous font beaucoup de mal mais l’Aveyron n’a pas encore la culture des réseaux sociaux sur lesquels les antichasse passent leur temps ! On parle beaucoup du lobbyisme des chasseurs mais de celui-là personne n’en parle en revanche.

Beaucoup pointent également du doigt la prolifération des sangliers dans les campagnes. Que mettez-vous en place pour faire face à cela ?
C’est malheureusement récurrent depuis des années et les dégâts causés nuisent à la bonne santé financière de la fédération. Nous travaillons depuis plusieurs années avec la chambre d’agriculture pour trouver des solutions. Les discussions sont parfois compliquées mais au final, tout le monde trouve son compte. Car il faut également reconnaître que le grand gibier, et particulièrement le sanglier, reste l’animal permettant d’avoir des chasseurs sur notre territoire… D’autant plus que nous faisons face à un déficit chronique de petits gibiers. Pour des causes totalement indépendantes de la chasse d’ailleurs.

D’où provient cette prolifération de sangliers selon vous ?
C’est variable selon les départements mais pour l’Aveyron, c’est beaucoup lié à la déprise agricole. On a des territoires qui s’embroussaillent de plus en plus, la forêt gagne du terrain et le sanglier avec. Il faut également ajouter une urbanisation pas totalement maîtrisée et harmonieuse, à l’image du bassin houiller où il y a une forte population de sangliers.

L’Aveyron compte encore plus de 11 000 chasseurs. Cela est-il une fierté pour vous ?
Les effectifs sont quasiment stables malgré la pyramide des âges. En revanche, on constate un retour des jeunes à la chasse. On est passé de 200 demandes en 2008 d’un premier permis de chasse à 450 en 2018. C’est une grande fierté pour nous. Et cela prouve que la chasse fait toujours partie de notre culture et de notre patrimoine, surtout en milieu rural.
 

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