Crise chez Les Républicains : "Il faut revenir au gaullisme social", assure l'Aveyronnais André At

  • André At au conseil départemental dont il est le premier vice-président.
    André At au conseil départemental dont il est le premier vice-président. José A. Torres
Publié le
Christophe Cathala

Le premier vice-président du conseil départemental, maire de Crespin, est l'une des figures de proue du parti de Laurent Wauquiez en Aveyron. Il ne veut pas couper la tête à ce dernier, mais appelle de ses vœux, au plus vite, un changement de ligne politique et une meilleure écoute de la base. 

Gaulliste de toujours, habitué au parler franc, André At a suivi la déroute de son parti aux Européennes, Les Républicains, sans en paraître vraiment surpris. "On est pris en étau entre le libéralisme économique de Macron et ceux, comme le Rassemblement national, qui veulent de l'ordre et moins d'immigration, analyse le premier vice-président du conseil départemental, maire de Crespin. Mais Macron mène une politique économique tournée vers les très riches et ne parvient pas à résoudre le désordre qui s'est instauré dans le pays... Il a dynamité ses oppositions et a réussi ce qu'il voulait : instaurer le duel entre lui et le Rassemblement national. Or aucun de ses autres opposants ne veut le rejoindre. Il est seul. Nos électeurs ont considéré qu'il valait mieux soutenir Macron face au Rassemblement national, c'est une erreur… Et ne me dites pas dans ce contexte que l'Aveyron garde sa confiance en Macron, comme il a été écrit au lendemain des Européennes : il faudrait plus de 50 % des voix, on en est loin"

"Baroin me conviendrait mieux"

Certes, mais cette fuite électorale n'est-elle pas le fruit d'une erreur stratégique ? André At considère que François-Xavier Bellamy a fait "une bonne campagne". Mais après, il faudra bien savoir comment sortir la tête de l'eau. Ce mardi, de nombreux ténors des Républicains demandent la tête du chef, Laurent Wauquiez. "Non, pas moi. Vouloir couper des têtes ne mène à rien. On peut lui demander en revanche de changer de ligne politique". Laquelle ? "Revenir au gaullisme social, c'est ce dont la France a besoin, de toute évidence. Pour cela, il faut bâtir une ligne unique derrière laquelle peuvent se fédérer les militants et les électeurs. Alors mettons-nous vite autour de la table et, surtout, écoutons la base... Il faut se réunir et réfléchir sur la ligne à tenir", martèle-t-il. Ce gaullisme social qu'appelle André At de ses vœux, peut-il être incarné demain par Laurent Wauquiez ? "Bon, vous voulez un nom ? Disons que François Baroin me conviendrait mieux..."