Aux commandes de la Mascotte à Paris, Thierry Campion apporte une touche d'Aveyron à Montmartre

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  • Thierry Campion tient les rênes de La Mascotte depuis le 1er avril 1992. Avec fierté et le sourire aux lèvres...
    Thierry Campion tient les rênes de La Mascotte depuis le 1er avril 1992. Avec fierté et le sourire aux lèvres... Rui Dos Santos
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Rui Dos Santos

Originaire de Pons, entre Saint-Hippolyte et Entraygues, marié à une Barrézienne de Mur, ce quinquagénaire a pris le relais de ses parents à la tête de l’établissement le 1er avril 1992. Il se sent comme un poisson dans l’eau, sourire aux lèvres.

Sortez vos cahiers, interrogation d’histoire : que s’est-il passé à Paris en 1889 ? La dixième Exposition universelle. Oui, c’est exact. Très précisément du 6 mai au 31 octobre. L’ouverture de la Tour Eiffel, dont la construction a commencé deux ans plus tôt. Bravo, c’est juste. Elle a eu lieu le 31 mars. Mais encore ? La reconstruction éphémère de la Bastille pour célébrer le centenaire de sa chute, l’année de la Révolution française. Pas faux. Mais l’événement est passé inaperçu, occulté par le symbolisme moderne de sa voisine, la Tour Eiffel. Alors ? Le millésime 1889 correspond à la naissance de La Mascotte. Elle ne s’appelait pas encore ainsi mais son grand comptoir occupait tout le rez-de-chaussée d’un hôtel de deux étages, Le Pompéa. Aux mains du Père Teissier, cet établissement du quartier de Montmartre (situé au pied de la célèbre butte) a hébergé édith Piaf et son pianiste dans les années 30, pendant que MM. Laurent et Méria tenaient le café et ses quatre billards. Après avoir appartenu à la famille Conte, ce bistrot est devenu la propriété de Maurice et Irène Campion en septembre 1965.

Aujourd’hui, c’est leur fils Thierry qui perpétue cette tradition montmartro-aveyronnaise. Né à Asnières, le 2 février 1963, d’une maman cantalienne du Cayrol et d’un papa originaire de Pons, entre Saint-Hippolyte et Entraygues, Thierry Campion a passé, jeune, toutes ses vacances chez son grand-père maternel et il a toujours été attiré par l’agriculture. Un bac D en poche, il s’est un peu cherché, avant de choisir le commerce international. Un an chez Ricard, puis quatre années chez Perrier, et le Nord-Aveyronnais a alors "pris le taureau par les cornes". Marié à Ghislaine, originaire, elle, de Mur-de-Barrez, père de deux garçons - Alexandre, notaire âgé de 31 ans (qui a épousé Marie, responsable de la communication et du volet commercial chez... son beau-père), et Guillaume, cuisinier de 24 ans - , grand-père depuis trois ans, il tient les rênes de cet établissement qu’il qualifie volontiers "de très anachronique dans le quartier". Il s’explique : "Il y a beaucoup de touristes car Montmartre est une des places fortes parisiennes, certains viennent chez nous mais 70 à 80 % de notre clientèle, ce sont des habitués. On sert 130 couverts en semaine et jusqu’à 250 le week-end, et nous avons énormément de fidèles".

Avec une carte qui fait la part belle aux fruits de mer et au poisson. La boutique voisine est d’ailleurs un écaillé qui lui appartient. Chargé notamment à La Mascotte de l’organisation, du management et de la gestion, Thierry Campion est, aussi, très investi dans l’Union des métiers de l’industrie hôtelière (Umih) de Paris et une figure active du syndicat d’intiative de Montmartre, une association de commerçants très dynamique.

"Je “baragouine” le patois !"

Visiblement fier de sa nationalité - "Je suis un Aveyronnais de Montmartre !", s’amuse-t-il -, il n’a pas coupé les ponts avec son département d’origine. "Nous avons gardé une maison à Mur-de-Barrez et j’aime le côté paysan (dans le bon sens du terme), les rapports avec les gens, assure-t-il. C’est important pour moi de rentrer régulièrement et le plus difficile est de trouver l’équilibre entre l’appel du pays et ce pied à terre à Paris. J’ai besoin de repères". Il ne cache pas : "Je pourrais m’installer en Aveyron. Mais ma femme, non ! Je “baragouine” un peu le patois et j’aurais davantage de temps pour m’occuper de l’amicale de Pons dont je suis adhérent".

 

Située 52 rue des Abbesses, au cœur du 18e arrondissement, La Mascotte est ouverte 7jours/7, de 8 heures à 23 h 30, avec un service non stop à partir de midi. Contact au 01 46 06 28 15. Pour y accéder en métro : stations Abbesses (ligne 12), Blanche (ligne 2) ou Pigalle (lignes 2 et 12).
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