Millau. Le financement des quais fait toujours autant débat

  • La délibération retirée sur les quais fait le plus débat.
    La délibération retirée sur les quais fait le plus débat. E.T.
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CORRESPONDANT

La municipalité souhaitait demander une subvention pour les quais. Mais recule.

Après le conseil municipal de presque cinq heures du mois de mai, avec un énorme volet finances, celui de ce 19 juin faisait pâle figure avec seulement onze délibérations et une petite heure de débats.

Ce qui a fait dire à Claude Alibert, conseiller municipal d’opposition à la fin de la séance : "Onze délibérations, ce conseil n’était fait que pour passer cette délibération 3 bis qui a été reporté. Tout aurait pu être reporté en juillet" (prochain conseil municipal, le 19 juillet prochain).

"Vous voyez le mal partout, nous devions passer la délibération 10 (sur la taxe locale sur la publicité extérieure), (lire aussi ci-dessous) avant le 1er juillet", répondait le maire.

Et c’est bien cette délibération 3 bis, "Aménagement des berges et quais : actualisation du plan prévisionnel de financement", retirée à quelques jours du conseil, qui a le plus fait débat. Cette délibération prévoyait pour le chantier des quais Sully-Chaliès une demande de subvention à l’état de 1 020 600 €, soit 30 % du financement.

"Nous avons évoqué cette demande en commission et cette délibération est retirée, s’est étonnée Emmanuelle Gazel, élue socialiste, par ailleurs vice-présidente de la Région. Elle a été rajoutée, puis retirée. ça pose quelques questions sur le fond. À quelques semaines de l’inauguration du chantier (prévue le 14 juillet, NDLR), elle arrive de manière très tardive. Elle fait appel à une subvention d’état alors que vous nous avez toujours dit ne pas souhaiter en mobiliser. Sur ce dossier, vous n’avez pas fait les choses dans l’ordre. C’est une belle réalisation mais pour ces 4,8 M€ de travaux, au bas mot, quel est le financement. La Région va apporter 130 ou 140 000 €. C’est tout, soit 3 % de financement quand les quais de Marseillan, je l’ai lu dans la presse, obtiennent 70 %. De 3 à 70 %, c’est un océan, en tout cas plus que le Tarn à traverser. Vous nous faites de la cavalerie budgétaire."

Le maire, Christophe Saint-Pierre, répondait : "Il n’y a pas l’ombre d’un enfumage. Je ne connais pas le dossier de Marseillan, mais à Millau nous travaillons avec l’état, en totale complémentarité et échange. Cette demande est faite dans le cadre d’Action Cœur de Ville. Quand nous avons lancé les quais, le droit commun ne nous rendait pas éligible pour un aménagement d’espace public. Nous le sommes depuis le dispositif Action cœur de Ville. Avec le sous-préfet, nous avons tenu compte du souhait des services de l’état potentiellement financeurs de présenter cet aménagement dans sa globalité en y intégrant les projets de passerelle permanente, le parc urbain ainsi que le réaménagement de la rue du Pont de fer dans une logique de mobilité correspondant à l’axe 2 du plan d’Action Cœur de Ville “Développer l’accessibilité, la mobilité et les connexions” plutôt qu’à son axe 4 “Mettre en valeur les formes urbaines, l’espace public et le patrimoine”. La volonté de l’état et de la Ville est d’être le plus constructif possible."

"Je ne crois pas à une démarche aussi concertée avec l’état, rétorquait Emmanuelle Gazel. Au comité de pilotage des contrats territoriaux vendredi, le secrétaire général de la sous-préfecture était d’ailleurs très surpris de cette demande. Vous êtes acculés sur un projet qui n’est pas financé. Cette délibération d’1 M€ demandé à l’état n’est pas raisonnable."

"Que vous ayez envie de polémiquer paraît normal, renchérissait Christophe Saint-Pierre. Plus les mois vont avancer plus vous en aurez envie. Mais il n’y a pas lieu."

La taxe locale sur la publicité extérieure (TLPE) est une imposition qui s’applique à tous supports publicitaires fixes, extérieurs, visibles d’une voie publique (dispositifs publicitaires, enseignes et préenseignes). Le tarif de droit commun est de 15,70 €/ m2 et par an. Afin de soutenir le commerce de proximité, la commune fixe le seuil d’exonération aux commerces dont les superficies cumulées sont inférieures à 12 m2.

Commerce et taxe publicité

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