Rodez : le grand orgue de la cathédrale Notre-Dame

Abonnés
  • Le buffet fut achevé aux alentours de 1632-1633.
    Le buffet fut achevé aux alentours de 1632-1633. André Méravilles.
Publié le
Centre Presse

Neuvième épisode de la saga patrimoniale consacrée à la cathédrale de Rodez. Au lendemain de la fête de la musique, voici le grand orgue.

À Rodez, la cathédrale Notre-Dame possédait un orgue qu’il devenait important de restaurer. Ainsi l’évêque Bernardin de Corneillan et son chapitre passent un contrat en 1627 avec un facteur d’orgues limousin, Claude Guillemin, mentionnant aussi la possibilité de réutiliser des matériaux de l’ancien instrument. Mais c’est Antoine Vernholles, organier à Poitiers, qui œuvra finalement à la création d’un orgue neuf et procéda à la mise en place de tuyaux dans les boiseries sculptées par Raymond Gusmond, natif de Périgueux.

Le positif (petit buffet) étant encore inachevé, les chanoines passèrent commande à la fin de l’année 1631, à Germain Cayron, artisan ruthénois réputé, pour le compléter et terminer son décor. C’est autour de 1632 que le nouvel orgue put souligner de sa voix les solennités religieuses. En raison de sa taille et de sa complexité, il fut réparé une première fois en 1657 par André Eustache et connut par la suite d’importantes rénovations menées par Jean de Joyeuse, organiste et facteur d’orgues, pour les tuyaux et les mécanismes afin de "faire pousser l’orgue davantage" et de produire "un grand effet au plein jeu".

Sur les 3 155 tuyaux actuels, environ 800 tuyaux de l’époque de Joyeuse, plus quelque 200 autres du XVIIIe siècle furent reclassés, puis réinstallés lors de la dernière restauration de 1986. L’œuvre de Joyeuse a donné au grand orgue les sonorités musicales du siècle de Louis XIV.

Le buffet existe toujours, à quelques détails près, tel qu’il fut achevé aux alentours de 1632-1633, dans ses importantes dimensions et la profusion de ses sculptures. Au premier niveau, au-dessus du positif, apparaît une Vierge-mère couronnée, emblème du Chapitre, accompagnée des deux premiers évangélisateurs et patrons de Rodez, à gauche saint Amans et saint Martial à droite.

De part et d’autres des saints, deux petites statuettes d’anges déploient leurs ailes. Sur les triangles disposés de part et d’autre du milieu du grand buffet, une statue du roi David jouant de la harpe et sainte Cécile tenant probablement un orgue portatif, aujourd’hui disparu. Au sommet, Notre-Dame de l’Assomption, patronne de la cathédrale " et dont la présence vivifie le monument" (M. Bion de Marlavagne), monte majestueusement au ciel en compagnie des anges.

Les statues ne sont sculptées que d’un seul côté, fragiles et gracieuses dans leur envolée, soutenues par des filins de métal fixés sur leurs têtes et ancrés dans les voûtes. Elles volettent au-dessus du buffet en une grandiose et musicale Assomption. Il faut imaginer les fidèles entrant dans la cathédrale dans les années 1630. Éblouis par les lumières chamarrées des vitraux, étourdis par les dimensions de l’édifice et puis soudain, l’orgue se met à chanter, un chœur d’anges emplit entièrement les voûtes. Le Ciel fait entendre sa voix. à suivre

Retrouvez le service du patrimoine de Rodez agglomération sur : www.patrimoine.rodezagglo.fr
Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?