Rugby : la liquidation du SRA prononcée, un "embryon de projet" nouveau est là

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    SRA : la liquidation prononcée, un "embryon de projet" nouveau est là Repro CP
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Jeremy Mouffok et Aurélien Paraire

Portée par une poignée de passionnés, une structure nouvelle est actuellement en gestation pour faire suite à un Stade Rodez Aveyron dont la liquidation judiciaire a été prononcée lundi par le TGI. Mais le temps presse.

Ils sont relativement peu. Mais pleinement passionnés. Très attachés à faire vivre le rugby à Rodez par-delà la liquidation judiciaire du SRA, officielle depuis hier (voir par ailleurs). Pour l’heure, ils ne souhaitent pas se faire connaître du grand public, pour ne pas nuire à leur "embryon de projet" tout autant qu’ils souhaitent "faire cela proprement, en ficelant tout correctement, en fédérant au maximum, sans se mettre forcément (eux) sur le devant de la scène ". " C’est trop tôt", nous ont-ils confiés, refusant d’abord d’évoquer leur vision du futur du ballon ovale sur le piton, avant de lâcher quelques informations.

Un budget envisagé de "200 000 à 250 000 €"

L’heure est ainsi aux discussions, au tour de table, pour ces proches du club, actuels ou anciens dirigeants, ces papas de jeunes joueurs aussi. "On rencontre ceux qui veulent faire perdurer le rugby ici, expliquent-ils. Des partenaires privés, des éducateurs, des anciens joueurs qui veulent rechausser les crampons même ! " Si la reprise des droits sportifs du SRA pour cette potentielle nouvelle association (dont le nom n’est pas encore connu) semble limpide chez les jeunes (lire plus bas), la situation reste plus problématique pour les seniors. Le SRA rétrogradé par la DNACG de Fédérale 1 à Fédérale 3, la liquidation renverrait l’équipe fanion du nouveau club en Honneur, l’élite régionale, dans laquelle évoluent notamment les Aveyronnais de Saint-Affrique. Au mieux, la PH n’étant pas totalement exclue. Seulement, le temps presse. Car les poules des championnats d’Occitanie sont déjà sorties et les calendriers devraient être publiés le 9 juillet.

"Esprit commando"

"On sait que le temps joue contre nous, détaillent ces passionnés pour qui une saison blanche (pour les seniors) sonnerait comme un échec avec la crainte d’une reprise la saison d’après en 3e/4e série, le tout dernier niveau français. Mais on ne pourra pas être sûr de la viabilité du projet avant, au moins, le début de la semaine prochaine. " Un projet dont l’axe principal reste la formation, la pratique du rugby chez les jeunes. Mais qui n’oublie pour autant pas les seniors. "Parce qu’un club sans équipe de grands, ce n’est pas un club. " Et ils ont déjà fait le tour de la question financière. La faisabilité de leur projet ne pourra être assurée qu’avec un budget de l’ordre de "200 000 à 250 000 € tout compris " annoncent-ils. Les prochaines heures vont être capitales même si la confiance est de mise chez certains : "On aura une équipe senior la saison prochaine, oui ! " à leur connaissance, il n’y aurait pas d’autres groupes similaires prêts à rallumer la mèche. "L’objectif, c’est surtout de faire émerger un mouvement ensemble. Chacun travaille de son côté et on tente d’agréger tout cela. Pas dit d’ailleurs qu’on soit, nous, à la tête du club." D’ailleurs, comment envisagent-ils la mise en place de cette nouvelle association ? " Il semble clair qu’au départ, il faut insuffler quelque chose avec un comité réduit, un esprit commando, pendant deux ou trois mois, indiquent ceux qui pourraient envisager une coprésidence (précisons que les statuts de cette potentielle nouvelle association ne seront pas déposés avant au moins la fin de semaine). Et une fois le projet installé, mis sur les rails, on démissionnerait avant de redemander l’adhésion, ou pas, des licenciés. "

Un long processus qui n’en est donc qu’à son tout début.

Les jeunes Ruthénois pourront pratiquer le rugby, sous d’autres couleurs.
Les jeunes Ruthénois pourront pratiquer le rugby, sous d’autres couleurs. Archives CP

L’avenir de l’école de rugby dans la droite ligne du futur club ruthénois

La liquidation judiciaire du Stade Rodez Aveyron (SRA) met en émoi le Piton. Dans les rangs des supporteurs et amoureux de ballon ovale, désireux de savoir si le rugby aura toujours pignon sur rue la saison prochaine au cœur de la préfecture départementale, mais également chez les parents qui ont inscrit leur chère petite tête blonde à l’école de rugby.

Que ces derniers se rassurent, les parties et autres jeux autour d’un ballon ovale ne disparaîtront pas des terrains de sport ruthénois. "Il n’y a aucune inquiétude à avoir sur l’existence de l’école de rugby, confirme Christophe Storaï, responsable de la cellule sous les couleurs sang et or. Les choses sont déjà entreprises et les garanties ont été prises pour faire en sorte que nous soyons toujours présents à la rentrée. "

Rencontre ce mercredi

Rattachée à l’association sportive du futur ex-club de Fédérale 1 d’un point de vue uniquement structurel, l’entité gérant une centaine d’enfants des catégories U6 à U14 a pris les devants et s’est assurée de poursuivre les actions déjà élaborées les précédentes saisons, en s’appuyant sur le même nombre de bénévoles. Seule contrainte qui se présente aux membres de la structure en ce début du mois de juillet, la nécessité de reconstruire une entente, projet qui ne devrait pas être très long. "Nous devons seulement nous redéfinir et redéfinir les statuts qui nous lieront au club qui est en train de se construire ", assure celui qui coordonne les activités rugbystiques chez les jeunes Ruthénois. Le responsable annonce même une rencontre avec les dirigeants de la future formation, programmée ce mercredi.

Dissiper les doutes sur une éventuelle dissolution

Ces tractations ne changent en rien la politique menée par l’association en matière d’accueil et d’inscription des jeunes pousses. En plus d’une présence assurée à la Fête du sport, organisée au mois de septembre, elle renforce ses effectifs en "densifiant le nombre d’éducateurs pour chaque catégorie d’âge ". "Notre objectif est d’avoir la même qualité voire d’atteindre un niveau supérieur la saison prochaine, assume Christophe Storaï, concentré seulement sur le sort de son "école". La dissolution du SRA, pour nous, n’est pas un sujet. Dissiper les doutes sur l’avenir de l’école de rugby est primordial. "

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