Le Nayrac. Bernard Bories, une passion forte pour le cinéma aux antipodes de sa profession

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  • Bernard Bories (debout, 4e à partir de la gauche) a accueilli le producteur (notamment de Matrix) australien Andrew Mason (juste à sa droite) comme président  du jury des Rencontres internationales du cinéma des antipodes 2012. Le jury et l’équipe du festival a pris plaisir à poser pour la photo de famille.
    Bernard Bories (debout, 4e à partir de la gauche) a accueilli le producteur (notamment de Matrix) australien Andrew Mason (juste à sa droite) comme président du jury des Rencontres internationales du cinéma des antipodes 2012. Le jury et l’équipe du festival a pris plaisir à poser pour la photo de famille. Claire de Robespierre
Publié le
Rui Dos Santos

S’il a vu le jour à Paris, où ses parents étaient gérants d’un bistrot, il est originaire du Nayrac du côté paternel. Diplômé de biologie, il a bifurqué vers l’informatique. Mais, en revanche, il est resté fidèle à son profond amour pour le 7e art, notamment australien. Tant et si bien qu’il a créé, il y a vingt ans, le Festival des Antipodes à Saint-Tropez. Ça tourne !

Nicole Kidman, Cate Blanchett, Naomi Watts, Olivia Newton-John, Kylie Minogue, Emily Browning, Mel Gibson, Simon Baker, Hugh Jackman, Ian Fleming, Éric Bana, Bryan Brown. Quel casting ! Tout le monde les connaît mais, en revanche, qui est en mesure de donner leur point commun ? Fastoche. Ils sont tous Australiens. Personne n’aurait trouvé. Sauf peut-être Bernard Bories. Cinéphile depuis toujours, il n’a jamais oublié une formule de Wim Wenders : "Si un de mes films a changé la vie d’un des spectateurs, alors j’aurais réussi ma vie de réalisateur". D’autant qu’il a eu l’occasion de l’expérimenter.

À l’âge de 17 ans, il a vu "Pique-nique à Hanging Rock", sorti en 1975. Une révélation ! Il a ainsi eu un coup de foudre pour Peter Weir mais aussi pour l’Australie, pays d’origine de ce réalisateur, connu surtout pour "Le cercle des poètes disparus". "Je n’ai jamais retrouvé les mêmes sensations", avoue l’intéressé.

Durant dix ans, il a été pris dans un engrenage, allant ainsi voir tous les films australiens : dans les salles obscures et les festivals (dont Cannes). Une frénésie qui l’a encouragé à créer une association franco-australienne et à rechercher des cassettes pour alimenter un vidéoclub. Il s’est rapidement retrouvé à montrer des films à l’ambassade d’Australie à Paris. Sa passion est devenue communicative et les 150 places n’étaient plus suffisantes.

Comme il était impossible de pousser les murs, Bernard Bories a décidé de voir plus grand. Après avoir fait "le pied de grue" à Chambéry, puis à Cannes ("Où j’ai eu droit à une projection et à une table ronde avec l’école de cinéma de Sydney", glisse-t-il, avec fierté), il a donné naissance, en 1999, aux Rencontres internationales du cinéma des Antipodes. Jean-Michel Couve, député-maire de Saint-Tropez, a alors accepté de le suivre. "C’est un festival familial et professionnel, à taille humaine, se réjouit le fondateur. Près de 4 000 personnes viennent découvrir le 7e art australien depuis toujours et néo-zélandais plus récemment". L’édition 2019, celle du 20e anniversaire, aura lieu du 9 au 13 octobre. Non plus sur une semaine mais durant cinq jours, du mercredi au dimanche.

"L’Aveyron ? C’est une respiration"

Né à Paris en 1960, fils de Jean Bories, qui a vu le jour au Nayrac, et d’Henriette Borie, native certes de Colombes (92) mais originaire de Millau, Bernard Bories n’a pas grandi dans une salle obscure. Assurément scientifique, il a tenté, en vain, médecine, décrochant ensuite un DEA de biologie. Après une année de recherche d’emploi, il a bifurqué vers l’informatique et, au terme d’une formation d’un an, il est rentré aux Galeries Lafayette. Quand IBM a racheté le groupe en 2010, il a, selon ses propres termes, "changé de société sans changer de contrat". "J’étais gestionnaire des bases de données et je me suis retrouvé commercial pour un nouveau challenge à l’âge de 56 ans", se souvient-il.

Si sa passion est forte, Bernard Bories n’est pas prêt pour autant à lâcher son travail : "Mon métier m’amuse toujours et il est difficile de vivre du cinéma. Ça me donne une liberté". Et l’Aveyron dans cet emploi du temps, où vacances et soirées sont toutes consacrées au Festival des Antipodes ? La réponse est claire : "J’ai un lien fondamental car c’est mon socle. J’ai besoin de cette respiration et puis, toute ma famille est encore là-bas". Cap au sud alors !

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