Football : Rodez pèche face aux gros
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Joris Chougrani et le Raf ont été impuissants face à Lens.
Il s’est dégagé un sentiment d’impuissance, lundi soir, de la prestation des Ruthénois contre Lens, battus 2-1. Une nette impression qu’il existe une différence de niveau entre les deux formations, bien qu’elles évoluent dans la même division.
Mais après tout, pourquoi en aurait-il été autrement ? D’un côté, Rodez fait office de Petit Poucet de Ligue 2 avec Chambly. De l’autre, Lens apparaît surdimensionné pour ce niveau, avec son budget de 35 M€ et son escouade de joueurs expérimentés. Le résultat de lundi reflète une logique sportive, entre un prétendant à la montée et un candidat au maintien.
« Acquérir de l’expérience »
Le problème des Aveyronnais, c’est qu’ils n’ont jamais vraiment réussi à bousculer cette logique. Avant le revers contre Lens, ils se sont à chaque fois inclinés face aux cinq premiers actuels qu’ils ont croisés, Lorient (2-1), Sochaux (2-0) et Ajaccio (1-0).
Pour en expliquer les causes, l’entraîneur Laurent Peyrelade évoquait, à l’issue du match de lundi, la différence de qualité individuelle. « Ce qu’il nous a manqué ? D’avoir Robail, Sotoca, ou un mec comme Gillet au milieu… »
Le dernier exemple pris par le technicien est venu rappeler que dans l’entre-jeu, peut-être plus qu’ailleurs, ses joueurs ont eu du mal à soutenir la comparaison. À eux trois, David Douline, Pierre Ruffaut et Aurélien Tertereau ont disputé bien moins de matches en Ligue 2 (57) que Guillaume Gillet et Yannick Cahuzac, la paire lensoise, en Ligue 1 (266). Et cela s’est vu sur la pelouse du Stadium. « Pour acquérir de l’expérience, il faut soit l’acheter, soit apprendre, a lancé Laurent Peyrelade. Ce genre de matches nous permet d’en emmagasiner et nous pousse à nous améliorer pour être plus compétitifs. Mais tant qu’on n’a pas vécu cela dans notre chair, on ne peut pas s’en rendre compte. »
L’effectif touche-t-il ses limites ?
Au-delà du déficit d’expérience, ces contre-performances tracent certainement les limites actuelles de l’effectif sang et or. Après avoir passé trois saisons à repousser le champ des possibles, Pierre Bardy et consorts semblent, cette fois, se heurter à un plafond de verre. Point positif : le contenu face à Lens et Ajaccio, le 1er novembre, est bien plus satisfaisant que contre Sochaux ou Guingamp (défaite 4-1), il y a un mois et demi.
Reste à traduire cette forme de progression au classement. Car même si les cadors de Ligue 2 ne courent pas après le même objectif que le Raf, gratter quelques points face à ces adversaires pourrait permettre d’aborder plus sereinement les rencontres face aux concurrents directs pour le maintien.
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C’est le nombre de points obtenus par les Ruthénois face aux équipes classées actuellement dans la première moitié du tableau. En sept rencontres, le bilan s’élève à une victoire, à Clermont (1-0), un nul, à Nancy (1-1), pour cinq revers.