Rodez. Aveyron : la Droite Nouvelle, l’ambition d’Arnaud Viala

  • Arnaud Viala, au centre, lors de la présentation de « La Droite Nouvelle », à Pont-de-Salars, vendredi dernier.
    Arnaud Viala, au centre, lors de la présentation de « La Droite Nouvelle », à Pont-de-Salars, vendredi dernier. Mat.R. -
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Mathieu Roualdés

Le député aveyronnais  a présenté son nouveau mouvement, vendredi soir devant une salle comble, à Pont-de-Salars. Et espère séduire le plus grand nombre alors que la droite traverse une crise sans précédent.
 

Les traditions ont la dent dure, dit-on. Pourtant, celle qui veut que l’Aveyron soit un département de droite se gâte avec le temps… Aujourd’hui, le bord politique, qui a donné à la France cinq présidents sur huit sous la Ve République, est en crise. Pas seulement à Paris, mais ici aussi. Guéguerres intestines, recherche désespérée de nouveaux leaders, dégringolade dans les urnes. Le constat est peu flatteur, surtout pour les nostalgiques d’un RPR ou d’un UMP, jadis habitués à jouer les premiers rôles. En mai dernier, Les Républicains chutaient même à la quatrième place, derrière La République en Marche, le Rassemblement National et les Verts, lors des élections européennes… Arnaud Viala, représentant de la droite dans le département, tirait alors la sonnette d’alarme : "Ma famille politique a un réel problème d’incarnation et de fil conducteur. Il faut réaliser des changements vite, très vite." Depuis, le député dit s’être "retroussé les manches" et a présenté, vendredi dernier, un nouveau mouvement nommé "La Droite Nouvelle", afin de "relever la tête" et "en finir avec le seul choix entre LREM et l’extrême droite".

Une droite… réunie

Durant près d’une heure, dans une arène au style très "macronien", l’homme politique a décrypté son nouveau bébé, dont l’acronyme "LaDN" sonne déjà bien… Et première constatation, ses camarades semblent prêts à le suivre. Autour de lui, vendredi, on retrouvait tout ce qu’il reste des figures de la droite dans le département : Jean-François Galliard, président du conseil départemental, les conseillers André At, Danielle Vergonnier et Sébastien David, les maires Christophe Saint-Pierre (Millau), Magali Bessaou (Lioujas) et bien d’autres du Lévezou, fief de la droite s’il en reste… On a également aperçu la conseillère régionale Anne-Sophie Monestier, au premier rang. Et de nombreux sympathisants. Si l’on en croit l’organisation, près de 300 personnes ont écouté religieusement le leader Viala.

Réforme des retraites, Europe, fracture générationnelle, territoriale, emploi, identité nationale, Brexit, écologie… Tout y est passé ! Sans langue de bois. Extraits : "La réforme des retraites, elle est nécessaire, il faut la faire. On ne doit pas toujours être dans l’opposition ", "l’économie va mieux mais le chômage ne baisse pas : on doit revoir le système d’allocations et le durcir", "regagnons notre jeunesse, car elle est en train de filer à l’étranger ou elle vote à l’extrême. Ne laissons pas faire cela !", "Battons-nous pour que le Brexit n’entre pas en vigueur, sinon des pans entiers de notre économie vont s’effondrer"…

Puis, campagne des municipales oblige, le député s’est longuement attardé sur des sujets plus locaux. En s’attaquant tout d’abord aux lois d’urbanisme, actuellement en vigueur. Et ne permettant pas aux petites communes "d’accueillir des personnes alors que nos territoires gagnent en attractivité. La loi ne peut plus être la même pour Paris et Vézins-de-Lévezou : c’est une hérésie !"

Surtout, la soirée et le discours du député se sont conclus par un véritable plaidoyer contre les lobbies écologistes. "Je ne veux pas croire qu’il y a d’un côté les méchants pollueurs qui font tourner l’économie et d’un autre les gentils écologistes qui tuent l’économie. Il faut arrêter car aujourd’hui, ces lobbies nous mettent en danger. En Aveyron, on ne se promènera jamais en trottinette électrique et on ne veut pas de loups à la place de nos bœufs ! Si nous ne sommes pas fermes sur le sujet, la Bosch sera envoyée à la guillotine d’ici peu et nos fermes disparaîtront. Et l’écologie ira-t-elle mieux ? Non !", s’est-il exclamé, avant d’être chaleureusement applaudi par son auditoire. Et de quitter la salle, "fier de voir autant de monde pour ce lancement d’un nouveau mouvement". Un de plus parmi tant d’autres, pour certains. Ou enfin le bon pour à nouveau convaincre un électorat plus que jamais volatil, à moins de quatre mois des prochaines élections municipales.

Quant à la question de savoir si Arnaud Viala souhaite davantage peser dans le paysage national avec ce mouvement, l’Aveyronnais, proche de Laurent Wauquiez, déclare : "L’Aveyron a toujours été pionnier. Pourquoi pas l’être une nouvelle fois ? Même si, pour être totalement honnête, personne n’est l’homme providentiel ici ! Disons que nous partons pour une course de fond…"

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