Aveyron : le Département vote un budget en hausse de 6, 4 %

  • Le président Jean-François Galliard a présenté le dernier budget primitif de la mandature.
    Le président Jean-François Galliard a présenté le dernier budget primitif de la mandature. Centre Presse - Ph. R.
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Philippe Routhe

Le budget primitif voté hier matin s’élève à 393,4 millions d’euros avec une augmentation de l’investissement de 21 %. Son vote n’a toutefois pas fait l’unanimité.

Un budget pour accompagner un " département fort et puissant qui va de l’avant ", selon le président Galliard. Un budget " qui manque de souffle ", selon Bertrand Cavalerie, le représentant de l’opposition socialiste… Comme l’année dernière, le budget primitif a été voté sans les voix de la République en marche qui s’est abstenue et sans les voix des socialistes qui ont voté contre. La hausse du budget de 6,4 %, soit 24 millions d’euros supplémentaires pour atteindre 393,4 millions d’euros, comprenant un investissement porté à 74 millions d’euros, une hausse de 2,4 % à 155 millions d’euros pour le volet social (soit 63 % du budget si l’on inclut le fonctionnement), de + 13,7 % à 66 millions d’euros pour les solidarités territoriales, de + 14, 8 % à 53 millions d’euros pour les routes n’a pas eu l’heur de séduire l’opposition.

Pour cette dernière, "la ficelle est un peu grosse". Sur le budget à proprement parler, elle reproche en effet au Département " d’avoir alourdi la fiscalité depuis 2015 " et de "casser la tirelire" à l’approche de nouvelles élections départementales (prévues en 2021).

Jean-François Galliard n’a guère goûté à ces " soupçons ". " Visiblement, vous êtes aussi en période d’élection " leur a-t-il répondu.

La gauche, par la voix de Sarah Vidal cette fois, a également regretté que le budget ne soit pas plus "vert". "Le département ne marque pas une politique volontariste en la matière". Et d’évoquer notamment le peu de soutien à la production "bio". Ce qui fit sortir de ses gonds Magali Bessaou, soulignant les "efforts mis en place" via la plateforme agrilocal. " Vos propos sont une insulte à nos agriculteurs qui font du bon travail ".

Christian Tieulé, vice-président en charge de tout le volet social, n’a guère apprécié non plus de voir l’opposition "s’intéresser au rétroviseur de la voiture plutôt qu’à son moteur ", soulignant le " socle" que représentait le social au sein de ce budget et rappelant "les efforts qui sont faits pour répondre à la précarité".

De petites passes d’armes sans surprise au cours d’une matinée où, néanmoins, quelques débats soulignaient la volonté des élus de nourrir une réflexion plus approfondie sur deux sujets en particulier.

Tension sur les collèges

Celui des collèges en premier lieu. Comme lors du débat d’orientation budgétaire, ce chapitre a fait l’objet de discussions tendues. La raison : la possible réalisation d’un collège privé à Luc-la-Primaube, soulevé par Jean-Marie Pialat, du canton de Baraqueville, et Régis Cailhol du canton de Cassagnes-Bégonhès. Deux cantons directement concernés au même titre que celui de Pont-de-Salars. "Car ce collège peut siphonner les autres ", a glissé l’élu cassagnol. "Il n’y a pas de projet ! ", s’est insurgée Magali Bessaou, en charge du dossier au Département. "Je trouve le débat surréaliste. D’autant que nous n’avons jamais dit que nous allions abandonner les collèges ", a lancé Jean-François Galliard. Il n’empêche, compte tenu de l’évolution démographique, marquée par une diminution du nombre d’élèves, "il importe d’avoir ce débat sans hystérisation ", a pour sa part envoyé le député Stéphane Mazars. Rejoint en ce sens par la conseillère luco-primauboise Dominique Gombert. À suivre donc.

Réforme des finances publiques

Autre sujet qui a soulevé le débat : la motion proposée par le groupe socialiste demandant l’abandon de la réforme des finances publiques. Dont une des conséquences sera la disparition d’une vingtaine de trésoreries de proximité en Aveyron. Un sujet sur lequel le président du conseil départemental s’est montré prudent. "Je ne sais pas encore si je vais signer la charte. Mais je pense que la réalisation des Maison de service au public, si c’est bien fait, peut être la réponse attendue par les citoyens ". À côté de lui, le vice-président André At n’était pas tout à fait d’accord. "Il y a une dégradation du service public. Les maires sont inquiets à l’idée de ne plus pouvoir s’adresser à quelqu’un. De n’avoir plus qu’un numéro de téléphone auquel personne ne répond".

Le député LREM Stéphane Mazars a souligné, lui, le récent choix de Decazeville pour accueillir un centre régional de finances publiques. " Mais c’est pour traiter des dossiers qui ne sont pas forcément aveyronnais ", a répondu Bertrand Cavalerie. En échange de la promesse de Jean-François Galliard de ne pas signer la charte et de mettre ce sujet au débat lors d’une prochaine commission, l’élu socialiste a retiré la motion. Concluant sur une bonne entente la dernière séance budgétaire de la mandature.