Le Ruthénois Cyril Lignac se dévoile comme il l’a rarement fait

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JDM

Dans "Histoires de goûts", Cyril Lignac raconte son enfance aveyronnaise et son ascension dans le milieu de la gastronomie

On connaît les livres de recettes de Cyril Lignac. Des livres qui font recette d’ailleurs. Mais avec "Histoire de goûts", qui vient tout juste de sortir chez Robert Laffont, le cuisinier le plus médiatique de France, nous propose de faire un peu mieux connaissance avec lui. C’est un Cyril Lignac intime, touchant, marrant qui se livre sous la plume d’Elvire Von Bardeleden, journaliste spécialisée du monde de la gastronomie et de la mode. C’est plus "l’Aveyronnais" que la personnalité médiatique que le lecteur est invité à rencontrer.

En préambule, l’enfant des Quatre-Saisons nous livre les raisons pour lesquelles il accepte, au fond, de se dévoiler plus qu’il ne l’a jamais fait. Il y a en effet cet accident de scooter, en novembre 2016. À une période où il ne cesse de faire la une de la rubrique gastronomie mais aussi de la rubrique "people", où sa romance avec Sophie Marceau (dont il ne parle pas du tout dans ce livre) fait "boum !"

Cet accident, qui le cloue chez lui avec sa jambe cassée, agit alors comme un électrochoc. " Ce mois d’hiver que je passe confiné chez moi devienne finalement plus riche que si j’avais continué de multiplier les projets. Je renoue avec celui que je suis, avec mon histoire, avec celles et ceux qui m’ont élevé ".

Cyrile Lignac lève un coin de voile sur son passé. Sa famille. Et notamment ce lien fusionnel qui le lie à sa mère. Elle est présente tout au long des pages. " Aujourd’hui, dans ma vie privée, au travail, dans mes restaurants, j’aime que tout soit parfait, je suis très exigeant envers moi-même, je ne veux pas décevoir. Je sais que cela vient d’elle". Sa mère est décédée en 2014. Un bouleversement dans sa vie. "J’étais incapable de m’arracher à la terre où elle avait été ensevelie"… Dans la vie de son père aussi, qui a aussitôt arrêté de cuisiner, de faire des bocaux comme il en avait l’habitude. "Comme si la cuisine c’était elle… " Mais il l’a convaincu de continuer.

Car la cuisine, c’est toute sa vie. Quel savoureux, drôle et touchant moment que cette rencontre avec Nicole et Bruno Fagegaliter, de l’auberge du Pont à Belcastel. Une rencontre décisive. Où l’adolescent qui n’aimait pas l’école et qui semblait avoir trouvé sa voie s’est retrouvé à la croisée des chemins. Embauché pour y effectuer son apprentissage, Cyril Lignac envisage de renoncer après un mois. " Même pas en rêve lui dit sa mère ". Nicole Fagegaltier semble, elle, avoir pris sa décision, parce que "c’est trop compliqué de le garder ". Entre deux sanglots, l’apprenti l’implore de le garder. "Je sais que je suis nul, mais je peux faire mieux…" Finalement, "Nicole, qui a un grand cœur, a été touchée, et a renoncé au projet de se débarrasser de moi". Depuis ce jour-là, Cyril Lignac est lancé sur les rails de la réussite.

À Paris, il fréquente ensuite les cuisines d’Alain Passard, des frères Pourcel, de Pierre Hermé… l’ascension est fulgurante. À "La Suite", le restaurant des stars de la nuit Cathy et David Guetta, son ascension va prendre un nouveau tournant. Dans ce restaurant "branché", la télé va s’inviter chez ce cuisinier qui fait parler de lui pour son talent et son bagou… Cyril Lignac va entrer par la petite porte dans la petite lucarne. Avec le succès que l’on sait. Mais c’est bien cette étoile Michelin qu’il décroche en 2012 pour son restaurant le Quinzième qui lui procure un bonheur fou. Comme il n’y aura pas de plus grande déception que celle de ne jamais voir la deuxième briller.

Cette première autobiographie se déguste. D’autant plus qu’il n’a pu résister à l’envie d’y adjoindre de nombreuses recettes comme le craquant de cèpes à la crème d’ail, le poulet au citron, la côte de veau d’Aveyron aux champignons… Histoires de goûts.

Histoires de goûts, Cyril Lignac, édition Robert Laffont, 18 euros.

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