Arvieu et sa "mayonnaise villageoise", nouveau modèle d’une ruralité positive

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  • Vincent Benoît : "Nous sommes convaincus que l’avenir est aux territoires intelligents, participatifs et collaboratifs."
    Vincent Benoît : "Nous sommes convaincus que l’avenir est aux territoires intelligents, participatifs et collaboratifs." repro cpa
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Aurélien Delbouis

Cité en exemple, le village d’Arvieu préfigure ce que pourrait être la vie après le Covid-19. Un village où "chacun peut créer sa vie plutôt que la subir." Inspirant.

En quoi l’expérience d’une vie villageoise collaborative à Arvieu peut-elle être une alternative à la vie après COVID-19 ? La question a de quoi surprendre : un village de 800 habitants "perdu" au milieu des Monts et Lacs du Lévezou comme modèle du monde de demain. Quelle histoire ! Et pourtant. L’exemple de ce village "engagé" qui cherche à pousser les murs pour accueillir de nouveaux arrivants quand d’autres peinent à retenir leurs habitants ne laisse pas indifférent. C’est même tout l’inverse. En quête "d’une sélection d’intervenant·e·s inspirant·e·s pour imaginer la société de demain et la sortie de la crise sanitaire", les organisateurs des différents TEDx Francophones viennent, en effet, de donner la parole à un "villageois engagé" pour dévoiler le secret de cette transition heureuse, où "chacun peut créer sa vie plutôt que la subir."

Mayonnaise villageoise

Au micro, Vincent Benoît, cofondateur de la coopérative digitale Laëtis et témoin privilégié de cet exemple unique où depuis 20 ans, naissent de multiples initiatives qui permettent à ce village "smart" de réussir là où d’autres ont échoué. "Le succès de la réussite, c’est le collectif. Il faut savoir impliquer tout le monde. Je prends souvent la métaphore de la mayonnaise. Indépendamment, chaque ingrédient est assez dégueulasse. Mais une fois mélangés, c’est délicieux…" Ainsi montée, la "mayonnaise villageoise" donne naissance à de multiples initiatives, toutes bâties sur un esprit collaboratif, des notions de résilience et d’entraide. Pas de vie culturelle à Arvieu ? Qu’à cela ne tienne, les habitants organisent leurs propres concerts, lancent leurs propres festivals. Pas de réseau ? Is développent un tiers lieu et un espace de coworking qui peut accueillir 30 personnes. "Plus de services publics ? Aucun problème, nous allons créer les nôtres", développe Vincent, grand architecte de la notion de "destin commun", cet "art du faire ensemble", créatif, sobre et convivial où "chacun peut créer sa vie plutôt que la subir !"

Exemplaire à plus d’un titre, le village d’Arvieu fait aujourd’hui école partout en France. "On me pose souvent la question : Comment refaire Arvieu, ailleurs ? relate le quadragénaire. Mais il n’y a pas qu’une seule mais des solutions. Vouloir une seule solution, c’est déjà une pensée industrielle, donc une pensée morbide. Une fleur qui pousse en plaine ne sera pas la même qu’en montagne ! Comme dirait Voltaire dans Candide, il faut cultiver notre jardin."

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