Le tour de l'Aveyron à scooter - étape 1, épisode 5 : Aubrac, le nez en l'air et avec culot

En quittant les ardoisières du Cayrol, on reprend la direction de Laguiole, mais là encore, on quitte la D921 et on rejoint Curières, avant de s'enfoncer dans la forêt de La Roquette Bonneval, qui recèle quelques trésors comme la cascade du Devez (30 mètres de haut), une à loups ou encore une « zone de quiétude ». La forêt traversée, les paysages de l'Aubrac s'offrent à la vue, avec ses pâturages où poussent en ce début du mois de juillet des milliers et des milliers de fleurs parmi burons et rochers plantés çà et là. Alors qu'en bas, dans les vallées, elles ont déjà passé l'arme à gauche, ici, tout là-haut, les pâquerettes resplendissent. En ce début d'été, c'est le printemps sur l'Aubrac.

Nous sommes au dessus de mille mètres, et vu de là-haut, tout est beau. La D15 rejointe, on tourne à droite et on passe entre le puy de Gudette dans le Cantal et les Trucs d'Aubrac dans l'Aveyron pour arriver à Aubrac. Ce sera la halte pour cette nuit. « Ici, on est officiellement une dizaine d'habitants, mais il y a 300 000 personnes qui nous visitent chaque année », dit Patrick, le patron de l'hôtel-restaurant la Dômerie d'Aubrac. Et ce petit village et sa poignée de demeures a tout fait pour recevoir le chaland au mieux, pour le plus gros des troupes ceux qui empruntent le chemin de Saint-Jacques, le fameux GR65. Partout à Aubrac, ce ne sont que restaurants, chambres et chambres d'hôtes, gîtes, burons aménagés, et jusqu'à la tour des Anglais où passent la nuit pélerins et autres voyageurs. Une visite du village est vite faite, de quoi prendre le temps d'un verre avant le repas, au Comptoir d'Aubrac par exemple, tourner la tête et se retrouver nez à nez avec Vladimir, chien-loup tchècoslovaque issu du croisement d'un berger allemand et d'un loup des Carpates. La ressemblance avec le loup est frappante, sa maîtresse dit qu'il est de l'espèce des trois ou quatre loups qui rôdent sur l'Aubracn mais Vladimir a l'air plutôt bonhomme, malgré ses jolis crocs.

Tout autour d'Aubrac, la vue, dix minutes à peine à pied pour aller voir un coucher de soleil sur la vallée du Lot, et dès qu'il s'est couché, une belle fraîcheur s'empare du village.

Après une bonne nuit de sommeil, c'est un scooter en pleine forme qui commence à dévaler la pente, mais à peine quitté le bois de Regimbal, une forme rocheuse insolite attire l'oeil sur la gauche. Allez hop, on bifurque pour rejoindre Belvézet, et ce qui s'avère être un culot volcanique, témoin bien modeste et presque incongru d'une activité volcanique datant d'il y a huit millions d'années. Un sentier vous invite à grimper à son sommet pour une courte balade où l'on croise aussi des pèlerins, le GR65 passant aussi par le culot. Superbe petit site.