Les quilles perdent une étoile

Sur plus de 4 000 licenciés que compte la grande famille des quilles de huit, ils sont sans doute peu à connaître le nom de Stéphane Vigouroux. En revanche, très rare sont ceux qui ne savent pas qui était « Jésus », comme il était si amicalement surnommé en raison de sa longue barbe, arpentant les différents terrains du département.
Stéphane Vigouroux lance ses premières quilles au début des années 80 sous les couleurs d’Inières, club avec lequel il décrochera sa plus belle distinction individuelle en 1989, sur les terrains d’Arvieu, avec le titre national en Cadets. Il enfilera ensuite le maillot bordeaux lucois en 2004 où il glanera de nombreux autres trophées.
L’exercice 2011 sera pour lui le plus abouti. Sa barbe en fera d’ailleurs les frais puisqu’elle se verra coupée à moitié par ses coéquipiers à la suite du titre départemental, puis en totalité quelques semaines plus tard lors du titre national en Excellence et ce fameux record de France par équipe sur six parties (1 302).
Une journée où rien ne pouvait arriver aux quatre mousquetaires Laurent Izard, Anthony Carvalheiro, Fabien Albinet et donc Stéphane Vigouroux. Il terminera cette magnifique saison avec sa meilleure moyenne en carrière, avec 52,886, soit la quatrième moyenne nationale.

Un amoureux du jeu

Trois ans plus tard, sur les terrains de Sainte-Geneviève-sur-Argence, Stéphane Vigouroux a de nouveau la possibilité de faire tomber un record avec son équipe. Il ne se facilitera pas la tâche en cassant son jeu avec la quille joueuse. Avec 662 points au moment de jouer la boule, il terminera avec sa patte gauche, sur les conseils de ses coéquipiers, la rangée de gauche et les deux quilles manquantes pour battre la marque établie par Huparlac 17 ans plus tôt.
Joueur régulier au plus haut niveau avec un palmarès complet, Stéphane Vigouroux était bien plus qu’un passionné. En témoigne cette virée à mobylette, sac sur le dos, d’Inières vers Gages, pour disputer le challenge Caussanel.
Un amoureux du jeu qui était toujours partant pour un amical, qu’importe l’équipe, le club et les joueurs avec qui il partagerait la soirée. Et lorsqu’il ne jouait pas, « Jésus » trouvait quand même une place près du jeu avec sa chemise d’arbitre officiel (promotion 2001).
Sa dernière partie, il la perdra malheureusement à 49 ans contre la maladie, laissant la discipline orpheline d’un véritable passionné dont la gentillesse et le dévouement ne seront jamais oubliés.