La cathédrale de Rodez, joyau de l'art gothique à découvrir
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La cathédrale de Rodez trône au sommet de la ville. -
Une cathédrale, aussi âgée soit-elle, n’est jamais achevée… Ainsi, en 2002, un concours est lancé pour la création de sept vitraux contemporains destinés au chœur de Notre-Dame. Un an plus tard, l’artiste suisse Stéphane Belzère remporte la commande publique avec des motifs qui lui sont chers : formes organiques et images issues de la biologie et du monde médical… Coût de l’opération : 560 000€. Chacune des sept baies des chapelles du déambulatoire illustre un thème : côté sud, l’arbre de Jessé (la terre), tous les saints (l’air), la chute des anges (le feu), la Genèse (l’eau) ; côté nord, sainte Agnès, saint Amans, saint Martial et les prophètes Isaïe et Jérémie d’une part, la résurrection et la transfiguration de la chair de l’autre, les sacrements enfin. -
À la fin des années 2000, des travaux de rénovation de la cathédrale de Rodez ont fait apparaître plusieurs inscriptions latines sur deux faces. Et notamment une au sommet de la tour sud-ouest, ne manquant pas de piquant et offrant toute la mesure de l’ambition qui a présidé à la construction de l’édifice. Ainsi, on peut y lire, ou plutôt traduire les inscriptions latines par : "Que s’effacent les masses absurdes des pyramides des Egyptiens. Et que se perpétuent les miracles du monde".
Tout au long de l’été, l’association des "Amis de la cathédrale" propose des visites gratuites de l’édifice.
Notre-Dame de Rodez n’a plus vraiment de secret pour eux. Eux, ce sont les "amis de la cathédrale", une association fondée en 1968 par quelques passionnés après la chute d’une clef de voûte… Une levée de fonds est alors organisée, la clef restaurée avec le soutien de l’État et depuis tout ce temps-là, les "amis" apportent leur pierre à l’édifice pour préserver l’un des trésors de la ville… Si ce n’est son trésor le plus cher car avec quelque 300 000 passages tous les ans, la cathédrale érigée entre le XIIIe et le XVIe siècle est de loin le monument le plus visité de la préfecture. "Puis, elle est surtout très complémentaire du Musée Soulages, car quand on aime l’art, on aime également le patrimoine… Et en ce sens, Notre-Dame de Rodez abrite des joyaux de l’art gothique", se réjouit Claire Molinier, ancienne responsable du tourisme à l’Agglo et présidente de l’association depuis près d’un an. Aujourd’hui, elle regroupe plus de 180 membres.
Visites gratuites
L’association des "Amis de la cathédrale" organise tout au long de l’été des visites de Notre-Dame de Rodez. Pour l’instant, la visite du clocher n’est toujours pas possible en raison de l’épidémie de Covid-19. Renseignements sur place où l’association tient un stand à l’intérieur de l’édifice avec deux bénévoles, du lundi au dimanche. L’office de tourisme de Rodez Agglo propose également des visites avec un guide.
Et tous les étés, à l’entrée de la cathédrale, côté place Adrien-Rozier, de jeunes bénévoles de la structure tiennent un stand avec plusieurs objets souvenirs et proposent surtout des visites gratuites aux groupes de touristes. Et ça vaut le détour ! Même si les visites du clocher et son point de vue exceptionnel sur toute la ville et la vallée environnante ne sont toujours pas possibles en raison de la crise sanitaire. "On espère que cela se fera très vite, mais jusqu’alors les conditions exigées sont trop drastiques", souffle Claire Molinier. En attendant, la Cathédrale, elle, est bien gardée par cette fameuse bande d’amis, qui ont d’ores et déjà prévu de restaurer le cadran solaire de l’édifice dans les prochains mois… De vrais saints !
Le jour où Notre-Dame s'embrasa
28 avril 1510. Plus de 500 ans avant le tristement célèbre incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, celle de Rodez s’embrasa à son tour. Ou du moins son clocher lors d’un violent incendie qui menaça alors la ville toute entière, médusée face à un tel spectacle de flammes… L’histoire veut que ce soient des charbons ardents, oubliés par les ouvriers travaillant là, et attisés par le vent violent, qui aient mis le feu à la charpente dans la nuit. Celle-ci s’est embrasée à grande vitesse et à peine quelques minutes après que l’alerte ait été donnée, les flammes s’élevaient haut dans le ciel, menaçant les habitations alors littéralement adossées à la cathédrale de périr aussi sous la "grêle de décombres incandescents" venus du clocher.
Une reconstruction… record
L’évêque François d’Estaing, pas sur place, n’apprit la nouvelle que le lendemain, alors que l’incendie cessa peu à peu… Il décida alors d’organiser la reconstruction du clocher en un temps record ! Car s’il a fallu presque trois cents ans pour édifier la cathédrale, 15 ans suffirent pour le nouveau clocher. Et la légende, si bien racontée dans l’ouvrage de Robert Taussat, "Sept siècles autour de la cathédrale de Rodez" aux éditions du Rouergue, voulu alors que les Ruthénois bénéficièrent de l’aide de saints qui venaient poursuivre les travaux de quelque 150 ouvriers durant la nuit…
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