Villefranche-de-Rouergue. Les salles obscures dans le noir complet depuis dix jours

Encéphalogramme plat au cinéma Le Vox de Villefranche-de-Rouergue depuis le 8 août dernier. Depuis le départ à la retraite de la famille Chiappini, en fin d’année dernière, les supputations étaient allées bon train sur l’avenir des deux seules salles de cinéma de la Bastide jusqu’à ce que l’on apprenne la bonne nouvelle : un professionnel du cinéma reprenait l’exploitation des lieux. Après des travaux techniques et de relooking, les deux salles rouvraient le 22 janvier avec une amplitude de séances plus large qu’auparavant.

Bref, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes du septième art à Villefranche jusqu’au 8 août, où un bref communiqué de la direction du cinéma apprenait qu’un problème technique empêchait la diffusion des films ce jour-là.

Le lendemain idem et ainsi de suite les jours suivant jusqu’à aujourd’hui. Aucun message sur la devanture du cinéma ne renseigne les intéressées. Le lieu paraît, sinon abandonné, du moins délaissé. Il faut aller sur le site du Vox, qui fait partie de la société CinéAzur, pour découvrir une annonce qui stipule que "pour des raisons indépendantes de notre volonté nous sommes dans l’obligation d’interrompre provisoirement l’exploitation du cinéma. Nous présentons toutes nos excuses aux cinéphiles qui devaient se rendre dans nos salles dans les prochains jours. La reprise des séances s’effectuera le plus vite possible, probablement fin août ou courant septembre".

"Rien de grave", mais…

Joint au téléphone, le gérant du cinéma, Sébastien Tacquet, assure qu’il n’y a "rien de grave" et qu’en fait "ce n’est pas un problème technique", comme évoqué dans un premier temps, mais "un souci de personnel". Un problème de ressources humaines quoi.

Lors de l’ouverture, Sébastien Tacquet avait recruté deux jeunes filles pour faire fonctionner le cinéma. Formées par une employée d’un autre cinéma du réseau des multiplex gérés par Sébastien Tacquet dans le Grand Sud, elles assuraient alternativement la billetterie, la vente des confiseries, ainsi que la gestion des salles et le lancement des films à partir d’outils informatiques positionnés en caisse. Mais voilà que la machine se grippe quand les soucis de personnels, font surface… Et impossible pour Sébastien Tacquet de se dégager pour organiser un autre recrutement et surtout une autre formation. Ce dernier assure pourtant que les choses vont bientôt rentrer dans l’ordre, mais en restant très vague sur la date de réouverture.

Bien qu’ayant déjà subi le confinement et la fermeture de son établissement, comme toutes les salles de spectacle, il assure qu’économiquement cela ne le pénalise pas. Il est vrai que les règles de distanciation divisent de moitié le nombre d’entrées.

Certes, les Villefranchois étaient habitués les années précédentes à une fermeture estivale durant les congés du couple Chiappini. Mais les promesses de l’exploitant ne laissaient pas présager cette interruption brutale.

Les cinéphiles sont donc fort marris et se replient sur d’autres distractions, heureusement nombreuses dans la Bastide en période estivale. D’autres prennent leur mal en patience, tandis que les plus mordus sont obligés de prendre leur voiture pour aller dans les salles alentour, à Rieupeyroux, à Decazeville ou encore à Rodez à une heure de route.

Portes désespérément closes au cinéma Le Vox de Villefranche depuis le 8 août. Le directeur, Sébastien Tacquet, donne quelques explications.