Rodez. Aveyron : en ville, la contamination gagne du terrain

Alors que le virus ressurgit ces dernières semaines dans plusieurs zones du pays faisant craindre l’arrivée d’une deuxième vague, l’Aveyron reste-t-il encore un département relativement préservé ? Avant ce dimanche et l’apparition du foyer épidémique de l’Ehpad de Sévérac-d’Aveyron (lire par ailleurs), on aurait été tenté de répondre par l’affirmative… Car les chiffres de ces derniers jours étaient largement en dessous des radars d’inquiétudes (2,3 % de taux de positivité contre 4,4 % en France, 14 cas pour 100 000 habitants contre plus d’une centaine dans les départements les plus touchés…), même si l’on notait "une accélération de la propagation du virus" dans tous les coins du département comme nous l’a confié Benjamin Arnal, directeur départemental de l’Agence Régionale de Santé, en début de semaine dernière.

Ces derniers jours, le département a d’ailleurs connu un pic de contaminations avec 39 personnes testées positives dans la préfecture en une seule journée, contre une moyenne d’une dizaine de cas quotidiens au début du mois d’août. Et selon plusieurs professionnels de santé, ce chiffre ne devrait faire qu’augmenter au fil des semaines, la médecine de ville connaissant d’ores et déjà "des tensions" face à un afflux de patients suspectés d’avoir contracté le virus.

La crainte de nouvelles hospitalisations

Plus inquiétant encore, plusieurs établissements médico-sociaux doivent de nouveau faire face au virus au sein de leurs structures… Avant que l’information sur le nouveau foyer de Sévérac-d’Aveyron ne tombe, plusieurs Ehpad avaient, eux également, du faire face à l’apparition de nouveau cas. Un foyer de vie à Belmont-sur-Rance accueillant des personnes en situation de handicap a également récemment été touché. "Heureusement, à ce jour, il n’y a pas eu de conséquence concernant cet établissement", tient néanmoins à souligner Benjamin Arnal. Rappelons qu’en Aveyron, les Ehpad ont déjà payé un lourd tribut au coronavirus avec près de 40 décès déclarés lors de la phase aiguë de l’épidémie… "Soyons toujours extrêmement vigilants et respectons les gestes barrières", n’a d’ailleurs cessé de rabâcher l’Agence Régionale de Santé ces derniers temps, à l’instar des directives gouvernementales.

En attendant, l’hôpital de Rodez a, lui, réactivé son "service Covid" face à ce nombre croissant de contaminations. Plusieurs patients sont actuellement hospitalisés, dont un homme âgé de 52 ans, admis il y a une semaine. Et au centre hospitalier Jacques-Puel, nombreux tirent déjà la sonnette d’alarme en espérant "ne pas se faire déborder" dans une période à venir où d’autres épidémies se feront jour, à l’image de la grippe en particulier… "Les hospitalisations liées au Covid-19 augmenteront dans les prochaines semaines", a quant à lui déjà prévenu le ministre de la santé, Olivier Véran. En espérant ne pas connaître la fameuse "deuxième vague"…

Qui sont les personnes touchées ?

Depuis le début du mois d’août, les centres de dépistage du laboratoire privé, LxBIO, ne désemplissent pas ! La semaine passée, ce sont d’ailleurs près de 4 000 tests qui ont été réalisés, contre à peine un millier après le déconfinement… Et comme partout en France, l’Aveyron voit un nombre croissant de jeunes touchés par le virus, les moins de 30 ans constituaient même plus de 30 % des cas positifs lors du mois d’août. La rentrée scolaire et sportive devrait ne faire qu’augmenter ce chiffre, comme le craint l’Agence Régionale de Santé, relevant de nombreux cas dans les équipes sportives, football et rugby notamment. Afin d’éviter un nouveau foyer épidémique, un centre de dépistage mobile devrait être installé cette semaine au sein de l’IUT de Rodez et de Champollion, comptant à eux deux près de 1 500 élèves. L’ARS a également noté un grand nombre de contaminations d’Aveyronnais, revenus de vacances du Cap d’Agde ou encore de l’Aquitaine, classés tous deux en "zone rouge".