Rodez : "Ils ont sauvé le site Arcadie d’Arsac… mais lui uniquement"

Alors qu’élus et acteurs économiques locaux se réjouissent depuis vendredi soir de la reprise du site d’Arsac d’Arcadie par la coopérative locale Unicor, qui devrait permettre de conserver les 129 emplois, l’ambiance n’est pas la même au siège de l’entreprise, situé route de Vabre.

C’est le tribunal de commerce de Montpellier qui a eu à arbitrer la reprise d’Arcadie, avec deux offres sur la table, celles d’Unicor et de Beauvallet. Mais bien avant l’audience, les salariés ne nourrissaient plus aucun espoir quant au devenir de leur entité… qui, avec le "morcellement" du groupe entre Unicor et Bigard, n’avait "plus lieu d’être", comme le reconnaît Liliane, salariée de longue date d’Arcadie.

D’ici le début du mois d’octobre "nous devrons être partis. Ils ont sauvé le site d’Arsac, mais lui uniquement", reprend-elle. Le licenciement économique concernera 45 des 52 employés du siège, qui œuvraient jusqu’à présent dans les domaines de la paye, de la comptabilité, de l’informatique ou des ressources humaines. Sept d’entre eux ont en effet été conservés par Unicor, pour assurer une sorte de transition dans le changement de fonctionnement.

"Malgré son statut d’ex codirigeant/actionnaire, Unicor n’a pas proposé un seul transfert de poste, contrairement à son concurrent Beauvallet", explique un autre employé.

"Nous avons été oubliés, depuis le début", poursuit Liliane, très abattue comme l’ensemble de ses collègues. Tous vont désormais faire l’objet d’un Contrat de sécurisation professionnelle sous la houlette de Pôle emploi.

Selon le groupe Unicor, "un certain nombre de postes seront prochainement ouverts. Les salariés du siège qui auront la qualification et l’envie pourront tout à fait postuler, leurs candidatures seront regardées avec bienveillance".

Pour l’heure, les salariés affirment n’avoir reçu pour seules propositions que des emplois de mécanicien agricole, mécanicien motoculture, opérateur de fabrication ou conseiller commercial, soit des emplois plutôt éloignés de leurs tâches habituelles. Ces derniers regrettent par ailleurs le fait "qu’aucune rencontre" n’ait eu lieu avec la société Unicor, et ce malgré leur demande.

Une rencontre qui pourrait bientôt avoir lieu, à la faveur de l’ouverture de ces nouveaux postes dont parle le groupe Unicor ? L’avenir le dira.