Millau. Le Jardin du Chayran repart sur de bonnes bases

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  • Roland Valentin, président, et Nadine Boisson, directrice, ont animé avec le sourire masqué cette assemblée.
    Roland Valentin, président, et Nadine Boisson, directrice, ont animé avec le sourire masqué cette assemblée.
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cyril calsina

Ce chantier d’insertion par le maraîchage bio voit enfin des lendemains sereins.

Il en a connu des galères ce jardin. L’eau, le feu, le vent ne l’ont pas épargné en 2019. Avant de faire le point sur une année apocalyptique, le président Roland Valentin a discouru sur ces invités indésirables dans ce chantier d’insertion. "Qu’avons-nous fait pour être maudits de la sorte ? Sur un an, nous avons été touchés six fois : deux inondations, deux envols de couverture de serre, un incendie et le Covid-19 pour tous. Mais nous ne laisserons pas abattre." Fort de la détermination sans faille de tout son personnel, le Jardin du Chayran a vu le nombre de ses paniers de légumes s’envoler pour atteindre, durant le confinement, l’objectif espéré fin 2020 de trois cents "cagettes" par semaine, et de cent de fruits.

Le président est bien sûr revenu sur cet incendie ravageur qui a fait douter toute l’équipe. Sauf que "l’élan général de solidarité nous a convaincus de continuer. Dès le lendemain, une vague de soutiens nous a poussés à redémarrer. Était-ce pour manger bio et local ? Pour promouvoir les valeurs du Chayran, la solidarité et le vivre ensemble au service des personnes qui ont besoin d’un petit coup de pouce ? C’est sûrement un peu tout ça…" Des mercis pleuvaient alors sur les partenaires institutionnels, les adhérents et autres associations, bénévoles, fournisseurs et particuliers. "Quand on est sans chaise, même une chaise un peu bancale peut paraître un doux fauteuil", résumait Roland Valentin de tous les dons reçus. Ou de cette cagnotte en ligne qui a rapporté au Chayran 16 000 €. Et s’il fallait encore se rendre compte que les plaies du Chayran ont laissé des cicatrices bien dures, le président concluait : "Nous sommes déterminés à utiliser les cendres de l’incendie riches en potasse pour redémarrer un jardin plus beau, plus accueillant, plus efficace, mieux impliqués dans ses nombreuses tâches."

Des chiffres d’exception

L’année comptable 2019 a évidemment généré des charges exceptionnelles dues à l’incendie. Elle a également bénéficié de revenus exceptionnels (indemnités d’assurance ou dons), ce qui porte un résultat positif de plus 386 550 €. "C’est la première et seule année que vous le verrez comme ça. Il s’explique par un résultat exceptionnel lié une indemnité d’assurance pour 393 144 € (que pour le bâtiment)", commentait le rapporteur aux comptes. Il donnait quelques détails : des cotisations d’adhérents en forte augmentation (7 757 €), des dons et legs exceptionnels (43 000 €)… La production a permis de récolter 205 702 € de vente de biens. Enfin, l’assurance a aussi indemnisé d’autres pertes à hauteur de 61 173 €.

L’affectation du résultat a bien sûr été approuvée après le rapport du commissaire aux comptes par les adhérents. Si la Fondation du Grand Orient est aussi venue aide au Jardin du Chayran en lui offrant 4 000 €, la fondation GRDF s’y est ajoutée lors de cette assemblée avec 2 000 €. De quoi renaître de ses cendres et espérer à ce phénix un plus bel envol.

Un nouveau bâtiment bien pensé

Un bâtiment à ossature et bardage bois, bien isolé, sans climatisation, chauffé aux granulés de bois, qui utilisera l’eau de récupération pour les sanitaires, va voir le jour. Les premières grues devraient arriver d’ici trois semaines. Si, plus tard, des panneaux photovoltaïques sont prévus sur le toit, ce sont des entreprises millavoises ou du Sud-Aveyron, en très grande majorité, qui réaliseront ce chantier. Il sera construit sur 200 m2 parallèlement au bâtiment où tout le personnel du Chayran se croise aujourd’hui.

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