Capdenac : 16 à 18 ans de réclusion requis contre l’accusé

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  • Verdict ce mercredi probablement au tribunal de Rodez.
    Verdict ce mercredi probablement au tribunal de Rodez. Repro CP -
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Centre Presse Aveyron

À l’issue d’une intense deuxième journée d’audience autour d’une affaire de viol et d’agression sexuelle en récidive commis sur un garçon de 12 ans à Capdenac en 2013, le réquisitoire de l’avocat général est tombé mardi soir aux Assises de l’Aveyron après la plaidoirie de l’avocate des parties civiles. Le verdict est attendu ce mercredi.
 

Trois pas en avant mais, toujours, deux pas en arrière. Alors qu’il avait laissé son auditoire sur un semblant d’aveux au terme de la première journée d’audience, l’accusé présenté devant la cour d’Assises de l’Aveyron a hier continué à entretenir le doute, à coups de contradictions, quant à l’envergure de ses actes à l’endroit du jeune D., 12 ans et demi au moment des faits.
Les débats ont repris avec l’audition du directeur d’enquête, qui retracera les faits commis à Capdenac-Gare en 2013 et qui valent depuis lundi à J.-P., quadragénaire aujourd’hui installé dans le Lot, de se retrouver dans le box des accusés afin d’y répondre de ses actes sur la personne de D., âgé de 12 ans et demi à l’époque (voir Centre Presse de lundi 19 octobre).
Il est reproché à l’accusé des faits de viol et d’agression sexuelle en récidive sur mineur de 15 ans, ce qui peut au regard des circonstances et textes de loi lui valoir une peine de réclusion à perpétuité.

« C’est un péché, cela n’aurait pas dû se produire »

Lundi soir à la fin de la première journée, l’accusé semblait revenir, suite à l’insistance de la présidente Chamayou-Dupuy, sur sa ligne de conduite « historique », celle qu’il tient depuis le début de l’enquête en 2015. Il a alors reconnu du bout des lèvres, comme à plusieurs reprises lors de l’audience d’hier : « C’est un péché, cela n’aurait pas dû se produire ».
Pour le reste et la thèse du consentement quelque peu mise en retrait, il évoque des « fellations mutuelles », affirme n’avoir « jamais sodomisé D. » et même avoir dû freiner les ardeurs du garçon de 12 ans, qui, lui, aurait tenté de le sodomiser. Une thèse farouchement réfutée par l’ensemble des experts, de quoi faire bouillir intérieurement l’assistance, et plus encore la jeune victime qui livrera, avec un grand courage et une forte détermination, sa version des faits en passant pour la première fois à la barre.
D. et sa famille vivent un enfer depuis les faits, que le jeune homme n’a révélé que deux ans après. Perte d’appétit et de sommeil, agressivité, peur de représailles et « stress post-traumatique important », le tout sur fond de situation familiale difficile.

« J’ai eu peur, je l’ai fait »

Au commencement, D. a vu son agresseur comme un « homme sympathique, clairement gentil ». L’évocation des faits tranchera rapidement : J.-P. l’invite sur ses genoux, l’y met de force face au refus de l’enfant et lui touche le sexe.
Il le rejoint ensuite sur un lit. « Il m’a fait une fellation puis m’a demandé de lui en faire une. Il a attrapé ma tête et l’a rapprochée de son sexe. J’ai eu peur, je l’ai fait », expliquera le jeune homme aujourd’hui âgé de 19 ans.

« Qu’il pourrisse en prison »

Suivront « plusieurs sodomies » sur le garçon. Ces gestes seront reconduits le lendemain. S’adressant directement à son violeur, il a souhaité qu’il « pourrisse en prison ». « Pourquoi il m’est arrivé ça ? Pourquoi moi ? », a rajouté le jeune homme.
Ont suivi les auditions des père, mère, sœur et beau-père de la victime, qui ont tous à leur manière raconté à quel point leurs vies ont été détruites par les actes de l’accusé. L’intensité a continué à croître avec la plaidoirie de Me Camille Jammes, rappelant notamment le caractère « unique » des premières expériences sexuelles. Une expérience « ignoble et traumatisante » pour son jeune client, « fragilisé ». « Je demande que cette première fois pour lui soit la dernière de J.-P. », a ainsi plaidé la jeune avocate.

De 16 à 18 ans de réclusion

L’avocat générl Bernard Salvador a ensuite pris la parole, évoquant des faits « de nature à handicaper à vie la victime » et demandant au tribunal de « condamner sévèrement » l’accusé, « coupable des faits qui lui sont reprochés ». En l’espèce, l’avocat général a demandé à l’encontre de J.-P. une peine de « 12 à 13 ans de réclusion criminelle » assortie de « 4 à 5 ans supplémentaires » en cas de non-respect des différentes mesures demandées par ailleurs (injonction de soins, suivi sociojudiciaire et interdiction d’exercer une activité en relation avec la présence habituelle de mineurs).
La plaidoirie de l’avocat de la défense Bruce Flavier, ce mercredi matin, mettra un terme aux débats avant que les jurés ne se retirent pour décider, en leur âme et conscience, de la peine qui sera infligée à l’accusé.
 

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