Les commerces de Rodez pris d’assaut avant le confinement

En cette veille de reconfinement presque généralisé, c’était presque Noël dans les rues commerçantes du centre-ville ruthénois (comme dans les principales zones commerciales périphériques, par ailleurs). Comme si les Grands Ruthénois en prévision des quatre semaines de confinement à venir voulaient humer une dernière fois l’air des boutiques et faire quelques emplettes. L’occasion aussi de faire acte de solidarité envers des petits commerçants déjà sévèrement impactés par le premier confinement. Autant dire que ces derniers sont nombreux à appréhender les quatre semaines de vaches maigres qui se profilent à l’horizon. Aussi, si certains se résignaient, hier soir, à baisser le rideau en attendant sans trop y croire un retour rapide des jours meilleurs. D’autres commerçants, en revanche, ne comptent pas rester les bras croisés durant cette période. "C’est une question de survie", indique Marie gérante avec Lyly du magasin Majestic boutic de la rue Neuve. "Le premier confinement a été catastrophique", concède celle qui a ouvert il y a deux ans ce magasin de vêtements féminins. "Tout allait bien jusqu’au premier confinement. On commençait à relever la tête et rebelote", poursuit la gérante qui vit assez mal la concurrence des centres commerciaux qu’elle juge "déloyale".

Une action ce samedi ?

"Ils sont autorisés à rester ouverts car ils vendent des produits de première nécessité. Mais quand est-il des rayons d’habillement par exemple", interroge la commerçante. "Avec d’autres commerçants ruthénois nous nous sommes donné rendez-vous pour aller contrôler sur place si les rayons en question sont ouverts", indique-t-elle. Si tel était le cas cette dernière promet pour samedi "une action bien visible pour le dénoncer".

En attendant pour continuer à exister elle a également décidé d’ouvrir une boutique en ligne sur Instagram (majesticboutic_shop). "Nos 150 références y figurent", explique-t-elle. Et pour mettre toutes les chances de leur côté, Marie et Lyly, offrent 20 % de ristournes pour tout achat en ligne. "Nous prenons également à notre charge le tarif de la livraison", précise-t-elle en mentionnant un délai de livraison de 48 heures.

Si elle porte ses fruits, cette offre commerciale diversifiée sera peut-être maintenue à l’issue du confinement. "Il faut voir", précise-t-elle motivée.

L’union fait la force

Vendre leurs produits en ligne pendant le confinement, d’autres commerçants y ont également pensé. À l’image des gérants de la boucherie Azemar, d’Alambic et vieille bouteille, d’Abyss Coquillages, du boulanger de La Pyramide des montagnes et du fromager Mathieu Douls. Sauf que comme lors du premier confinement, ces derniers s’unissent une nouvelle fois pour proposer leurs produits en ligne. Des denrées alimentaires qu’ils se chargent ensuite de livrer à tour de rôle sur tout le Grand Rodez et un peu au-delà. "Cela avait plutôt bien fonctionné lors du premier confinement, explique le caviste Rémi Costes. Même si cela ne représente pas une large part de nos chiffres d’affaires, cela nous permet d’être présents et d’aller chez nos clients confinés chez eux. C’est un service supplémentaire. Et puis, en travaillant ensemble, on se soutient mutuellement", conclut le caviste plein de bon sens.

La ruée sur les livres

Des livres par dizaine sous le bras. Des polars, les romans phares de la rentrée littéraire, des livres de philosophie, des BD, etc.

Hier, la Maison du livre a connu une journée digne des fêtes de fin d’année. À la veille du confinement, les Ruthénois ont semble-t-il voulu anticiper ces quatre semaines à venir et meubler leur journée en bouquinant. Toutefois, durant cette période, pour ceux qui n’ont pas pu constituer leur stock de livres, il sera toujours possible de venir retirer les commandes internet à la boutique.