Sud-Aveyron : Gérard Prêtre, un visionnaire et un bâtisseur

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  • Gérard Prêtre faisait ses adieux politiques au début de l’année 2020.
    Gérard Prêtre faisait ses adieux politiques au début de l’année 2020. repro cpa
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Centre Presse Aveyron

L’ancien maire de Saint-Georges-de-Luzençon et président de Millau grands causses s’est éteint ce lundi 9 novembre en fin de journée, à Rodez, où il était hospitalisé.

Gérard Prêtre s’est éteint lundi 9 novembre, dans la soirée, à l’hôpital de Rodez, a-t-on appris de la part de ses proches. Celui qui était encore maire de Saint-Georges-de-Luzençon et président de la communauté de communes Millau grands causses jusqu’à l’été dernier, était hospitalisé depuis fin septembre, après avoir été diagnostiqué positif au Covid-19.

Sa disparition déclenche une vague de stupeur en Sud-Aveyron, territoire où sa personnalité était appréciée et son engagement reconnu. Ceux qui l’ont côtoyé le décrivent comme un homme chaleureux et de caractère, mais qui savait être à l’écoute, bien qu’il ait ses idées en tête. Gérard Prêtre n’a jamais laissé indifférent et a souvent fait l’unanimité, aussi bien dans le cadre professionnel, que lors de sa carrière politique.

Alors qu’il faisait ses adieux publics en début d’année pour ses derniers vœux en tant que président de la communauté de communes Millau grands causses, Gérard Prêtre a tiré sa révérence à l’âge de 79 ans. Diminué il y a quatre ans par une insuffisance rénale, il était hospitalisé depuis six semaines, touché par le Covid-19. Il ne s’en est pas relevé.

Chef d’entreprise spécialiste dans les cuirs et la peau, Gérard Prêtre a été l’un des "sauveteurs du cuir à Millau", à une époque où la cité du gant était menacée par la concurrence internationale et connaissait un approvisionnement difficile de matières premières issues de pays en guerre comme l’Éthiopie. "Il était presque le seul à espérer que la situation se résolve et a consolidé cette question d’approvisionnement par la suite", explique Bernard Maury, historien millavois.

Réfléchi et apprécié

Ce dernier était président d’honneur de la Légion d’honneur lorsque Gérard Prêtre s’est vu remettre, le 11 avril 2006, les insignes de la Légion d’honneur pour ses missions au service de la tannerie. "Tout le monde a été scotché par le descriptif qu’il a fait de son métier auprès des cuirs et des peaux", se souvient Jacques Godfrain, alors député de l’Aveyron. Passionné par sa commune de Saint-Georges-de-Luzençon, Gérard Prêtre a attendu la retraite pour se lancer dans la vie politique. Élu pour son premier mandat de maire en 2008 avec l’étiquette de centre-droit, il succède au communiste Robert Cros. "Le maire sortant m’avait dit que je pourrai travailler avec lui sans problème. C’était une vraie personnalité, sans intérêt personnel, ce qui est rare dans la politique", témoigne Jacques Godfrain. Député et maire de Millau à cette époque, ce dernier appréciait "la valeur de bon gestionnaire" de Gérard Prêtre, avec qui il "parlait un langage commun sur l’univers de l’entreprise".

En 2014, il devient président de la communauté de communes Millau grands causses, le premier non élu de Millau depuis 1989. Dès 2008 il avait été vice-président de Guy Durand. "J’étais socialiste et lui était de droite, mais on s’est toujours très bien entendu, commente ce dernier. Il était d’un sérieux irréprochable."

Aujourd’hui, Saint-Georges-de-Luzençon pleure une personnalité appréciée par l’ensemble des quelque 1 500 âmes du village. Son mandat de président de la communauté de communes a notamment été marqué par une forte volonté d’investissement, toujours avec l’optique de générer de l’activité pour les entreprises locales et conforter un territoire qu’il chérissait.

Des mandats bien remplis

En investissant près de 38 millions d’euros sur son mandat de président de Millau grands causses, Gérard Prêtre a notamment créé une maison de santé à Aguessac, refait le centre de secours de Millau, reconfiguré l’office de tourisme, le parc d’activités, la médiathèque ou le service des douanes, aidé au développement d’entreprises locales, réalisé la traversée de certains villages par la route départementale comme Aguessac, Rivière-sur-Tarn ou Saint-André-de-Vézines, ou encore contribué au PLUI Habitat. Le point d’orgue de sa fin de mandat, fut le lancement du complexe sportif.


 

Sa disparition est dramatique, au moment où il décide d’arrêter de se consacrer à ses mandats et de prendre du temps pour lui. Gérard Prêtre était quelqu’un d’humain, qui avait des convictions profondes. Il travaillait dans l’intérêt du territoire, avec sa vision, celle d’une politique d’attractivité. Il mettait son énergie et sa pugnacité au service de son territoire. Il a consacré sa retraite à temps plein pour son village et notre communauté, avec toujours à l’esprit la recherche de l’intérêt général.
Emmanuelle Gazel (maire de Millau)

Sa disparition est dramatique, au moment où il décide d’arrêter de se consacrer à ses mandats et de prendre du temps pour lui. Gérard Prêtre était quelqu’un d’humain, qui avait des convictions profondes. Il travaillait dans l’intérêt du territoire, avec sa vision, celle d’une politique d’attractivité. Il mettait son énergie et sa pugnacité au service de son territoire. Il a consacré sa retraite à temps plein pour son village et notre communauté, avec toujours à l’esprit la recherche de l’intérêt général.
Alain Marc (Sénateur de l'Aveyron et conseiller départemental)

Le Sud-Aveyron perd un serviteur de la chose publique. C’était quelqu’un avec qui il était très agréable d’échanger sur l’avenir du Sud-Aveyron. Il avait la conviction que l’économie devait tenir une place prépondérante dans le développement et l’attractivité du territoire. Il n’était pas dans la politique politicienne. Ce qui comptait, c’était l’intérêt général. Il avait une vision qui consistait à fortifier, à asseoir et développer l’économie. C’était aussi quelqu’un d’élégant, qui faisait honneur à sa fonction.
Arnaud Viala (député de l'Aveyron)

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