À Bertholène, la mine d’uranium reste sous surveillance

  • Toujours propriété d’Orano, anciennement Areva, l’ancien site minier de Bertholène est fermé au public depuis 1994.
    Toujours propriété d’Orano, anciennement Areva, l’ancien site minier de Bertholène est fermé au public depuis 1994. repro cpa
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Mathieu Roualdés

Sans activité depuis plus de 25 ans, l’ancien site minier, toujours propriété d’Orano, reste surveillé de près en raison des nombreux déchets d’uranium et de radium qu’il comporte. Récemment, la préfecture s’est voulue rassurante dans un communiqué.

Si le bassin decazevillois et son passé minier ont marqué et écrit une partie de l’histoire de l’Aveyron, le petit village de Bertholène, niché au cœur des Palanges, fut lui aussi en son temps un célèbre site d’extraction. De charbon tout d’abord, du XIXe siècle aux années 1950, puis de baryte et d’uranium.

C’est surtout, ce dernier, utilisé comme combustible dans les réacteurs nucléaires, qui a fait la richesse de la commune et attiré de nombreux travailleurs dans les années 1980. Bertholène fut même le plus grand site départemental d’extraction du métal radioactif, durant de nombreuses années. Avant que tout ne s’arrête en 1994, après douze années d’exploitation assurée par la société Areva, aujourd’hui renommée Orano.

Depuis, le haut de la bien nommée "rue de la mine" a retrouvé sa quiétude et n’attire plus que de rares marcheurs et vététistes amateurs de sentiers en forêt… Les cinquante et quelques hectares de l’ancienne mine restent, eux, fermés au public, en raison des déchets d’uranium et de radium qui s’y trouvent encore. Il fut un temps où cette "friche" inquiétait plus d’un riverain et les associations environnementales du département.

Aujourd’hui, "on a appris à vivre avec", admet Christine Presne, conseillère départementale et maire de Bertholène depuis juin dernier. Le sujet n’est d’ailleurs jamais venu sur la table lors des dernières élections municipales, où trois listes (!) se disputaient pourtant la mairie. "Nous n’avons que peu de marges de manœuvre sur ce site qui, j’ai bien peur, reste en l’état encore de longues années. Certes, il ne pose que des interrogations mais nous comptons sur les pouvoirs publics pour qu’il soit bien surveillé et contrôlé", confie encore l’édile.

"Conformes aux exigences"

Il y a quelques semaines de cela, elle a d’ailleurs participé à une réunion de suivi du site avec la préfecture et les dirigeants d’Orano. Qu’en est-il sorti ? "Des nouvelles rassurantes", affirme-t-elle. Les résultats d’une surveillance environnementale portant sur quatre thématiques (l’eau, l’air, les végétaux et la faune aquatique) se sont d’ailleurs révélés "conformes aux exigences réglementaires en vigueur", a fait savoir la préfecture dans un communiqué.

Les services de l’État rappellent également que de nombreux travaux obligatoires ont été récemment menés par l’entreprise, afin de maintenir les équipements de traitement en bon état de fonctionnement, à l’image de la réfection du canal de dérivation des Balaures, des rétentions des cuves de soude et du bassin de collecte des eaux de la mine. "L’eau est contrôlée toutes les semaines et jusqu’ici tout va bien", se félicite d’ailleurs Christine Presne. Des travaux concernant le bassin de transfert de boues doivent encore être réalisés et une nouvelle inspection, portant sur les rejets aqueux dans les eaux de surface, se déroulera en 2021.

Des mesures pour que ce site à l’arrêt depuis plus de 25 ans désormais ne devienne pas un sujet explosif dans le futur. "à ce jour, les éléments présentés par Orano et l’inspection des installations classés ont permis de souligner les mesures prises pour réduire au maximum l’impact du site sur son environnement et le maintien de la surveillance malgré l’arrêt des activités", conclut la préfecture.

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Les commentaires (1)
rollenston Il y a 3 années Le 16/11/2020 à 15:04

Quid: Les champignons qu'on trouve alentours sont-ils atomiques ?