Rodez : les commerçants parés pour la réouverture

À l’image de leurs homologues dans le reste du pays, les commerçants ruthénois rongeaient leur frein en attendant l’allocution, mardi soir, du président de la République Emmanuel Macron. Comme prévu, le chef de l’État a annoncé de nouvelles directives. Et selon la profession exercée elles ont suscité leur lot de soulagement et de déception (voire de la rage). Pour les commerçants autorisés à rouvrir ce samedi, c’était donc branle-bas de combat hier. Il suffisait de déambuler dans les rues piétonnes du centre-ville de Rodez pour constater ô combien les commerçants semblaient motivés par cette perspective de réouverture. A l’image de Sarah de Calzedonia, le magasin de collants et de lingerie de la rue Neuve. "Quel soulagement, déclare la jeune femme en réajustant son masque. Nous attendions tous cette bonne nouvelle."

Une jauge préoccupante

"Et elle aurait vraiment été meilleure si elle avait concerné tout le monde", déplore néanmoins la commerçante solidaire des collègues cafetiers, hôteliers et restaurateurs toujours englués dans ce confinement. Sarah qui avait réussi à conserver un lien avec sa clientèle via le click & collect envisage de persévérer aussi dans cette voie. "Pas dans l’immédiat car nous ne sommes pas nombreuses à travailler, précise toutefois la patronne. Et si les semaines qui se profilent à l’horizon s’avèrent aussi chargées commercialement que les années précédentes, on ne pourra pas bien faire les deux. On va donc se consacrer à l’essentiel, c’est-à-dire la boutique." Une petite boutique toute en profondeur. La taille des lieux c’est justement ce qui préoccupe Sarah. "On a le gel hydroalcoolique, des masques au cas où, Côté vente, même si certaines nouveautés n’ont pas été livrées en quantité suffisante on dispose quand même d’un stock de collants et de lingeries conséquent."

Les clients au rendez-vous ?

"En revanche, pour la règle des 8 m2 par client, cela risque d’être plus difficile, concède-t-elle lucide. Si l’on veut rester dans les clous, et on y restera, ce sont tout juste 3 ou 4 personnes (plus le personnel) qui pourront être présentes en même temps dans la boutique. Ça ne fait pas lourd", analyse-t-elle l’air préoccupé. Surtout à une période pré-fêtes de fin d’année où se croisent habituellement 300 personnes au cours de la journée. "L’une de nous restera à la porte et l’on fera patienter les gens à l’extérieur. On n’a pas le choix", conclut Sarah dans un sourire. La jauge, ce n’est pas vraiment ce qui inquiète la gérante du magasin de vêtements Tub à l’angle des rues Neuve et Monteil. "Avec l’étage, nous disposons d’une belle surface, explique-t-elle. Cela devrait suffire, pense la gérante. À mon avis, les clients ne seront pas au rendez-vous", précise-t-elle le regard inquiet.

"Pleins d’envie"

"Ils ont pris leurs habitudes ailleurs, sur la toile par ailleurs. Alors je pense que l’on va avoir du mal à les faire revenir dans nos magasins. Il ne faut pas oublier que beaucoup de gens ont été impactés par cette crise sanitaire et les contraintes + s qui ont été générées pour l’enrayer."

Matthieu Roux de la bijouterie éponyme préfère croiser les doigts pour conjurer le mauvais sort et espérer en retour "un superbe mois de décembre" en termes de ventes. "Nous le méritons tous", estime celui qui est à la tête de plusieurs points de vente dans l’agglo et au-delà. "En tout cas nous sommes prêts et surtout plein d’envie d’aller renouer le contact avec la clientèle, pas virtuelle celle-là".