Chantiers : l'Aveyron soigne toujours sa mise en routes

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  • D’importants travaux (giratoire) à la sortie de Flavin en direction de La Primaube qui concourent à la sécurisation du réseau et de ses usagers. Ils devraient être finalisés aujourd’hui…
    D’importants travaux (giratoire) à la sortie de Flavin en direction de La Primaube qui concourent à la sécurisation du réseau et de ses usagers. Ils devraient être finalisés aujourd’hui… J.A.T.
Publié le
Christophe Cathala

Le conseil départemental engage à nouveau cette année 56 M€ sur les routes, un budget à la hauteur de l’intérêt porté par la collectivité territoriale à la modernisation de son vaste réseau.

C’est la pierre angulaire du budget du Département : les routes partagent avec le volet social un large train de dépenses de la collectivité départementale. Cette dernière investit cette année 45 M€ sur les 5 909 kilomètres de routes dont elle a la charge (sur 70 M€ du budget total d’investissement), auxquels s’ajoutent 11 M€ de fonctionnement pour un chapitre qui mobilise 400 des 1 700 agents du Département. On retiendra également qu’au sein de ce budget figurent 21 M€ pour la seule "sauvegarde" des routes et ponts, incluant les événements liés aux accidents climatiques notamment (chutes de rochers, effondrements), au nombre de 50 à 80 par an…

Des dépenses qui "génèrent des économies", plaide le président Jean-François Galliard, assurant que "plus vite on intervient sur le réseau, moins on y met de l’argent au final".

Sécurité, attractivité, revitalisation économique comme arguments

Amélioration des temps de parcours, confort des usagers et sécurité routière forgent la ligne de conduite de ce budget qui ne faiblit pas et qui a permis, selon les études du conseil départemental, de "diviser par trois en 30 ans le nombre de tués et de blessés sur nos routes alors que le trafic a doublé".

La sécurité des usagers est concernée, certes, mais aussi l’économie au sens large si l’on se réfère à un constat récurrent : les routes sont le moteur de la démographie, de véritables artères qui alimentent la vie des communes qui en sont riveraines. "Mettre de l’argent dans les routes améliore la vie des bourgs et de ses habitants", insistent le président Galliard, son président de la commission des routes Alain Marc et ses vice-présidents par secteurs André At, Christophe Laborie et Jean-Philippe Abinal.

On l’aura donc compris, il faut sans cesse, avec de tels arguments, remettre l’ouvrage sur le métier et chaque année amène son lot de nouveaux projets, de nouveaux chantiers.

Des chantiers à la pelle

Parmi ceux-ci, voici une petite sélection des travaux les plus influents que le marasme économique comme les confinements ne sauraient freiner.

RN 88 : retards et dépassement. La section entre le viaduc du Viaur et Rodez qui traverse la moitié du département aurait dû être achevée en… 2015. Las, les seuls travaux qui restent à accomplir entre Baraqueville (Marengo) et La Mothe ont pris un important retard à cause de quelques effondrements de la route en construction pour lesquels il a fallu repasser des marchés. Et en supporter les avenants : 15 M€ de dépassements budgétaires pour lesquels l’État accorde 8 M€… dont 2 sont puisés dans les crédits affectés à la rocade de Rodez. Par les temps qui courent, il faut savoir malheureusement déshabiller Pierre pour habiller Paul.

Cette section devrait finalement être mise en service début 2023. Au final ce sont donc 230 M€ que coûtera le doublement de la RN 88 entre Rodez et le Tarn, dont 54 % sont pris en charge par l’État, 23 % par la Région, 23 % par le Département.

Pour la tranche Rodez-Sévérac en revanche, ni retard, ni dépassement, rien à l’horizon, en fait. Il faut s’armer de patience mais les élus restent à la manœuvre.

Barreau de Saint-Mayme : première inauguration le 9 décembre. Prélude à ce prolongement de la RN 88 à quatre voies vers l’A 75 la liaison Rodez-Causse Comtal est, quant à elle, en bonne voie. Il faut dire que seul le Département en supporte le coût (32 M€, sous délégation de maîtrise d’ouvrage). Il fallait garantir les effets de la déclaration d’utilité publique et donc aller vite pour lancer les travaux de cette transversale ouvrant le chef-lieu vers le nord de l’Aveyron. La section nord (contournement de Lioujas est désormais achevée et sera inaugurée le 9 décembre. L’autre moitié (section sud) devrait être à son tour mise en service en juin 2021, après le retard pris par le confinement et l’impossibilité à réaliser les chaussées en hiver.

 

D 911 : nombreux aménagements pour la "star du trafic". C’est l’une des plus importantes routes du département, elle relie Millau à Villefranche en passant par La Primaube et Rieupeyroux. Et connaît une augmentation du trafic de 2,5 % par an. Il faut tenir compte des évolutions, plusieurs chantiers sont en cours.

Tout d’abord, aux abords de Bois-du-Four avec de nombreuses rectifications, arrangements de virages, créneaux de dépassement. La première tranche (Rousseau) a coûté 2,8 M€, la seconde (Bois de Tries, en cours) s’élève à 3,2 M€. La Région donne son écot (180 000 €) au titre des routes d’intérêt régional. Plus près de Rodez, à l’entrée de Flavin en venant de La Primaube, c’est un grand giratoire qui doit s’achever ces jours-ci. 550 000 € investis pour sécuriser l’accès à la zone des Landes et fluidifier l’entrée de ville. Le projet bénéficie d’aménagements paysagers avec le soutien de la commune et de l’État (lire également page 6).

À la sortie de Baraqueville vers Rieupeyroux, la D 911 qui accueille à cet endroit 4 500 véhicules par jour dont 500 camions fera l’objet début 2021 d’un violent rabotage de la succession de dos d’ânes qui gênent la visibilité. Les courbes seront réduites et la chaussée élargie. Le tout sur 1,8 km. Le budget est en cours d’évaluation selon les déviations proposées.

Sécuriser la vallée de la Dourbie. Route touristique s’il en est et voie de raccordement naturelle entre Nant et Millau, cette route fait l’objet d’un aménagement crucial dans son secteur le plus dangereux (600 m) en surplomb de la Dourbie. Reculement de la falaise et élargissement de la chaussée ont été entrepris entre mars et juin pour un montant de 460 000 €.

En chiffres

5 909 km de routes (équivalent à un aller-retour Paris - New York) à la charge du Département (c’est-à-dire hors RN 88), dont 1 000 km de voies considérées comme "structurantes".

1 461 ouvrages d’art, essentiellement des ponts, régulièrement contrôlés.

1,1 M€ sont consacrés chaque année à ces ouvrages d’art. Mais des chantiers plus coûteux peuvent être entrepris comme à Saint-Izaire (5 M€).

550 000 m2 de murs de soutènements.

7 milliards d’euros, c’est la valeur à neuf du réseau routier aveyronnais.

400 agents départementaux travaillent à la Direction des routes et grands travaux, dont 298 dans les quatre subdivisions (Rodez, Millau, Espalion et Rignac).

34 agents du conseil départemental pour 1 000 km sont ainsi dédiés aux routes. C’est 54 pour la moyenne nationale.

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