Villefranche-de-Rouergue. "C’est la folie Obama" à la librairie La Folle Avoine

  • Muriel Couderc, la libraire de La Folle Avoine, et le livre d’Obama.
    Muriel Couderc, la libraire de La Folle Avoine, et le livre d’Obama.
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GDM

Barack Obama revient en force sur le devant de la scène avec son premier tome de mémoires

Le grand gagnant américain de ce tournant d’année 2020-2021 n’est ni Joe Biden et encore moins Donald Trump, mais Barack Obama qui revient en force sur le devant de la scène avec son premier tome de mémoires sur ses quatre années passées à la Maison Blanche. Muriel Couderc, libraire villefranchoise confirme : "C’est la folie Obama à La Folle Avoine". Une folie d’autant plus difficilement soutenable que l’éditeur Fayard envoie les livres au compte-gouttes alors que les clients manquent de patience et veulent absolument pouvoir compter sur ce pavé de près de 800 pages pour le poser sous le sapin. Une Terre promise est vraiment LE livre que le père Noël va devoir transporter en grande quantité dans sa besace et nombreux seront ceux qui pourront échanger leurs impressions de lecture. Il y avait eu Devenir de Michelle Obama qui avait fait un carton et vient de sortir en Poche. Il y a maintenant celui de son mari, qui dédie d’ailleurs cet ouvrage à la "femme de [sa] vie", et fait déjà un tabac.

Métier de libraire en mutation

Mais face au grand succès littéraire de cette fin d’année ainsi qu’à tous les prix qui sont décernés et dopent les ventes, comme le Goncourt et le Renaudot dont les résultats n’ont été proclamés par solidarité qu’après la réouverture des commerces dits "non essentiels", comment tournent les petites librairies indépendantes comme La Folle Avoine sous les arcades Alphonse-de-Poitiers ? "Notre métier de libraire est en train de changer", constate Muriel Couderc.

Le click and collect, qui a fonctionné durant la fermeture, a sans doute donné des habitudes aux gens qui en usent, et abusent pour certains, en envoyant foultitude de mails et sms pour exprimer leurs desiderata, parfois à des heures indues, tout en réclamant une livraison à domicile à leur convenance. "On fait face à une soif de consommation", confie la libraire, à la fois heureuse mais un peu dépassée face à cette frénésie qui ne se produisait habituellement qu’une semaine par an. Tout cela part d’un bon sentiment, comme tous ceux qui reviennent en force à la librairie voulant faire retravailler leur commerce de proximité qui en a besoin après deux périodes de disette forcée, mais n’est pas Amazon qui veut….

Ceux qui ne veulent que du bien à leur libraire la mettent parfois en difficulté, obligée d’œuvrer sur tous les fronts.

Accueillir en magasin avec le sourire, répondre aux clients en même temps qu’on déballe un carton de livres, expliquer que les prix littéraires sont distribués mais que les éditeurs n’ont pas livré, se battre avec le terminal de carte bancaire, décrocher le téléphone, conseiller les lecteurs qui veulent des livres - que des nouveautés bien sûr ! - mais ne savent quoi choisir (la partie la plus intéressante du métier), répondre aux nombreux courriels (une soixantaine par jour) dans l’instant car sinon ce sera trop tard !

"L’immédiateté est difficile à gérer", explique Muriel Couderc qui vient de vivre "un mois de novembre très compliqué, surtout au niveau de la trésorerie" et demande à tous de faire preuve d’adaptabilité.

C’est aussi pour ça qu’elle ne peut se permettre de commander en grand nombre chaque livre, exception faite pour Impact, du Decazevillois Olivier Norek, une valeur sûre pour un thriller écologique qui dérange et dont elle a commandé cent exemplaires.

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