Rodez : elle reste entre de bonnes "pâtes" la boulangerie de la cathédrale

S’il y a bien un commerce emblématique de la ville de Rodez, c’est sa boulangerie de la cathédrale. A écouter les "anciens", le pain y a toujours été bon. Est-ce parce que le local dans lequel se trouve le fournil appartient à l’évêché ? Ou plus sûrement parce que les boulangers qui s’y sont succédé sont véritablement passionnés par leur métier ?

En tout cas, cela ne devrait pas changer en 2021, même si Christian et Véronique Drulhe passent la main en cette fin d’année. Un peu comme la pâte à pain qui lève, cela se fait tranquillement. Dans quelques jours en effet, Christian Drulhe confiera définitivement les clés du fournil à Marin Aubeleau. Tandis que son épouse Véronique, laissera, elle, les clés du magasin à la sœur de Marin, Lorie.

Sans hésitation

Cela ne se fera pas sans pincement au cœur pour ce couple qui fait vivre ce commerce depuis 2007 et qui fait travailler six personnes. " Cette boulangerie, c’est la seule pour laquelle j’étais prêt à partir de La Primaube", explique Christian Drulhe. "Et quand M. Bruel est venu pour me dire qu’il vendait, je n’ai pas hésité… " Mais si le métier de boulanger est pour beaucoup le plus beau du monde, il est aussi un des plus fatigants. Le poids de toutes ces années passées à malaxer la pâte, à travailler pendant que tout le monde dort, pèse sur Christian Drulhe. Originaire de La Primaube, il a les mains dans la pâte depuis l’âge de 14 ans. Il fut même compagnon pâtissier, avant de se poser à Ségur, avec son épouse Véronique, une marmotte. Puis de s’installer à Luc-la-Primaube, avant de succéder à M. Bruel, en 2007 donc. Unis dans la même passion de la boulangerie et la pâtisserie, où ils ont entre autres développé les pains spéciaux, Christian et Véronique arrêteront ensemble cette belle aventure professionnelle.

Un fournil tout neuf

"En début d’année, nous n’avions pas vraiment prévu de vendre " confie Véronique Drulhe. Mais l’envie de Lorie et Marin Aubeleau de reprendre cette boulangerie, ce confinement qui fait réfléchir, et ces douleurs persistantes les ont décidés.

Marin est au fournil de la cathédrale depuis quelques mois. Un fournil refait à neuf cet été. Il découvre cette saveur particulière quand, à l’aube, il fait rouler le "caretou" chargé de pains sur les pavés de la rue Cusset pour amener ce pain croustillant au magasin, où dans le même temps, sa sœur, Lorie est aux côtés de Véronique. "On s’entend bien, c’est agréable. Mais, en ce qui me concerne, puisque nous avons décidé de vendre, j’ai également décidé de tourner la page" confie Véronique, à qui les clients, petit à petit au courant du prochain changement, lui demandent si elle n’a pas envie de continuer à travailler. "Mais on va trouver de quoi s’occuper !" sourit celle qui est également investie au sein de la chambre de métiers. Même si elle se doute qu’il faudra un peu de temps à son époux pour ne pas se réveiller en pleine nuit avec l’envie d’aller au fournil.

Mais en laissant la boutique à Marin et Lorie, originaires de Trémouilles, dont l’envie de bien faire saute aux yeux, ils savent que cette boulangerie de la cathédrale reste entre de bonnes "pâtes".