Rodez. Le projet de la réforme des retraites mobilise
Il faut sans doute remonter aux attentats de Charlie Hebdo, pour trouver pareil mobilisations, dans les rues du chef-lieu de l’Aveyron. La réforme de la retraite a mobilisé des milliers et des milliers de manifestants.
Il est fort à parier que si la Covid-19 n’avait pas fait son apparition en mars dernier, les manifestations contre la réforme des retraites seraient encore d’actualité.
Dès l’annonce du projet de la réforme, à la fin de l’année 2019, les mobilisations ont commencé. Le 9 janvier, on comptait déjà trois manifestations dans le département, faisant écho à ceux sur le plan national. Ce 9 janvier, l’intersyndicale Solidaire, CGT, FO, Snuipp, rejointe par la société civile, le mouvement des gilets jaunes et celui de "Stop la violence faite aux femmes", a regroupé 9 000 personnes (6 000 pour la police), dans les rues de Rodez.
Comme un symbole des convergences des lutes, la profession des avocats a rejoint le mouvement, pour une manifestation inédite contre cette réforme.
Déterminée à en découdre avec le gouvernent, la CGT, dans une retraite aux flambeaux a terminé sa manifestation, le 16 janvier, devant la salle des fêtes de Druelle où le député, Stéphane Mazars présentait ses vœux. Quarante jours après, le mouvement ne connaît toujours pas d’essoufflement. Mieux, la convergence des luttes, que l’intersyndicale appelait de tous ses vœux, commence à se dessiner.
Les cheminots épousent le mouvement à leur tour, par force débrayages. Les agriculteurs aveyronnais, représentés par la Confédération paysanne, entrent dans la danse.
Le 24 janvier, une nouvelle intersyndicale se forme. Elle est renforcée par la CFE-CGC et la FSU. Elle appelle à une manifestation départementale, dans cinq villes. Le succès de cette dernière manifestation va en appeler d’autres.
Le 13 février, l’intersyndicale (et les gilets jaunes) manifeste à nouveau devant la permanence du député Mazars. Le député se voit réduit à un godillot, représenté par une guirlande de chaussures offerte par les opposants à la réforme. Avant cela (le 6 février) le personnel de la santé, a lui aussi emboîté le pas aux mécontents. À Millau, Villefranche, Decazeville, Saint-Affrique, les soignants crient leur colère.
Devant la préfecture ou le palais de justice à Rodez et dans d’autres lieux symbolisant "l’injustice de la réforme", les syndicats ont continué à appeler à une mobilisation. La convergence s’est encore plus élargie, avec de plus en plus de femmes concernées en premier lieu, par le changement dans le mode de calcul des retraites.
L’intersyndicale avait appelé à une mobilisation jusqu’au 31 mars. Mais le confinement, intervenu le16 mars a étouffé la contestation… jusqu’à nouvel ordre ?
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