Rodez : un cliché de Sidonie pour le prix d’une carte postale

Tournant autour du présentoir à cartes postales Sidonie Van Den Dries place, déplace et replace encore les cartes postales tirées d’une série de photos réalisées par ses soins quelques mois plus tôt. Plus habituée à participer à l’accrochage des ses clichés dans divers lieux d’exposition, la photographe hésite, prend du recul et demande l’avis des buralistes ruthénois. "C’est très bien comme ça", indique le patron des lieux visiblement ravis d’avoir réussi à convaincre "celle qui peint avec son appareil photo" à se lancer dans cette nouvelle aventure à leur côté.

Les cartes postales, Sidonie Van Den Dries n’y connaissait rien du tout avant cela. "Mais pourquoi pas, a-t-elle pensé. L’idée est plutôt bonne. Et puis, c’est sympa d’imaginer que ses photos, transformées en modèles réduits, vont pouvoir voyager de par le monde, depuis Rodez, par voie postale."

Des toiles d’Edward Hopper

"Malgré le format plus réduit, l’image restitue toujours ce qui fait le succès des photos de l’artiste, à savoir les couleurs, explique le patron du Victor-Hugo. On dirait des toiles de Hopper. Et ce n’est pas trafiqué à l’ordinateur.", conclut-il sous le charme.

Tirées de séries de ses récents clichés, les cartes postales sont désormais à la vente dans l’échoppe tenue par le couple, avenue Victor-Hugo. "Ils sont les premiers à présenter mes photos au format carte postale à Rodez. Ou plutôt les premiers tout court", corrige la photographe d’origine aveyronnaise. "J’ai fait toute ma scolarité à Rodez et ma famille possède toujours une maison à Saint-Laurent d’Olt", raconte-t-elle en faisant machinalement tourner le présentoir à cartes postales. "Il a été chiné dans un vide-greniers bien avant que l’idée des cartes postale ne me soit soufflée. Comme quoi", sourit l’artiste.

Bien qu’elle vive désormais en région parisienne, "au sud de la capitale, non loin de Fontainebleau et de sa magnifique forêt", l’artiste conserve néanmoins de solides attaches avec l’Aveyron. "C’est mon département de cœur", déclare-t-elle. Aussi, à chaque fois qu’elle le peut, c’est en Aveyron qu’elle vient se ressourcer et puiser l’inspiration nécessaire à la pratique de sa passion. Une passion que ce petit bout de femme a néanmoins laissé de côté durant quelques années. "C’était à l’époque où le numérique a fait son entrée dans le monde de l’image et de la prise de vue", se souvient Sidonie. Mais, la nouvelle technologie ne la convainc pas. "Du coup j’ai arrêté et je me suis pleinement consacré à mon travail de traductrice anglais – français de livres pour enfants", explique-t-elle. Difficile, toutefois, de se défaire d’une activité surtout lorsqu’elle devient passion. Et puis, le numérique, ce n’est pas si mal. "C’est même plutôt bien", reconnaît Sidonie qui n’utilise désormais que cette technique. Et elle le lui rend bien car ses prises de vue sont toujours aussi vivantes et pleine d’originalité. À tel point qu’avant la pandémie, l’artiste était régulièrement invitée à exposer son travail dans des sites dédiés à la photo.

Aussi, en attendant une future expo, il est possible de se faire une idée en visionnant le site de l’artiste www.sidonievandendries.fr ou de se rendre au Victor-Hugo pour les mêmes images… en format réduit !