La troupe des Tambourniers tisse le lien social à Lassouts

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  • Bernard Sannié, assis, entouré de la joyeuse troupe qui joue par pur plaisir et sans prétention.
    Bernard Sannié, assis, entouré de la joyeuse troupe qui joue par pur plaisir et sans prétention.
  • Le théâtre est comme le fil d’Ariane (et fil rouge) des enfants de l’écoledes Petits Tambourniers.
    Le théâtre est comme le fil d’Ariane (et fil rouge) des enfants de l’écoledes Petits Tambourniers.
  • De la salle du couvent à la salle des fêtes en passant même par le Relais de Lassouts, le théâtre frappe les trois coups à toutes les portes. Portière comprise ! Les jeunes, collégiens et lycéens, se font une joie de jouer encore et toujours dans leur village. La recette est simple : ne pas se prendre la tête. Pas de préjugé mais le plaisir de partager. Des Lassoutois de Paris viennent se mêler à la compagnie. Avec la chorale en prime, le champ des possibles est aussi étendu que la commune.
    De la salle du couvent à la salle des fêtes en passant même par le Relais de Lassouts, le théâtre frappe les trois coups à toutes les portes. Portière comprise ! Les jeunes, collégiens et lycéens, se font une joie de jouer encore et toujours dans leur village. La recette est simple : ne pas se prendre la tête. Pas de préjugé mais le plaisir de partager. Des Lassoutois de Paris viennent se mêler à la compagnie. Avec la chorale en prime, le champ des possibles est aussi étendu que la commune.
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    La troupe des Tambourniers tisse le lien social à Lassouts
Publié le
Olivier Courtil

Concernant le nom de Tambourniers donné à la troupe, ainsi qu’à l’école, la légende dit que le garde champêtre fut un jour une femme. Le surnom de tambourde lui a été donné et les habitants sont devenus les Tambourniers. Bernard sannié en est le metteur en scène, l’un des acteurs et chef d’orchestre depuis 1977, âgé alors de 21 ans.

Ce n’est pas le fruit du hasard si Bernard Sannié rime avec Tambourniers. Cet enfant du village de Lassouts a mené de front sa carrière de menuisier tout en faisant l’école buissonnière en mettant sur pied la troupe de théâtre des Tambourniers. Cette dernière est née en 1977 dans la salle paroissiale qui se trouve juste en face de la maison de Bernard Sannié. Le curé de l’époque avait eu la bonne idée de créer une scène, dans l’esprit des cafés-théâtres. "On a repris le flambeau", résume sobrement Bernard Sannié, évoquant le temps des veillées.

Rendez-vous était donné, et l’est toujours, le dernier soir d’école avant les vacances de Noël où les enfants viennent jouer, de façon spontanée. La moitié des écoliers aujourd’hui figurent dans la troupe. La culture a ainsi tissé le lien au point de voir jouer sur scène 70 personnes sur les 300 habitants que compte le village ! "On le fait pour animer, c’est fédérateur, on est très soucieux de travailler entre les générations, cela soude." Et Bernard Sannié d’ajouter : "Je suis né sur le pavé parisien, le mélange des populations est intéressant, ça rapproche."

Ainsi, la troupe des Tambourniers comprend une troupe de jeunes qui répète de septembre à Noël et des moins jeunes jouant vingt à quarante fois par an, sans prétention, par simple plaisir de passer un bon moment ensemble. "Le théâtre apporte beaucoup, il fait sortir de soi, il révèle, et s’ouvrir aux autres dans un monde rural où les jeunes n’en ont pas trop l’occasion, c’est important", fait-il remarquer. Oser monter sur scène donne confiance. Pour cette raison, collégiens et lycéens originaires de Lassouts, viennent toujours monter sur la scène de leur village. Du partage né l’attachement. Et même l’enchantement puisque la troupe compte aussi une chorale d’une quinzaine d’apprentis chanteurs qui s’illustrent aussi à la salle des fêtes, à côté de l’école.

Face à elle, la placette du village devient l’agora où les habitants aiment se retrouver pour échanger et faire la fête. En toute simplicité, sans se prendre au sérieux, par esprit du jeu et avec talent. À l’image de Brigitte et Sylvie qui revisitent le duo "Les Vamps" chaque année sur les réseaux sociaux pour souhaiter leurs vœux. Il n’est pas étonnant qu’avec de tels vœux, le village gagne à nouveau des habitants et a même pu sauver son école voici deux ans. Le lien social et culturel tissé par la troupe des Tambourniers à Lassouts n’est sans doute pas le fruit du hasard.

Comme un air de famille

La pièce "Quelle famille !" écrite par Francis Joffo, n’a pu se jouer l’an dernier à cause de la crise sanitaire. Au regard de l’évolution des conditions sanitaires, la troupe des Tambourniers compte bien reprendre la route des salles de spectacles et même se produire en plein air, pour jouer ladite pièce aux "situations jubilatoires", dixit Bernard Sannié. Ce qui ne peut pas faire de mal par les temps qui courent. Un appel est lancé aux associations et collectivités pour accueillir la fine équipe.

L'appel de Compostelle pour jouer cet été un spectacle itinérant

En cette année jacquaire, la fête de la Saint-Jacques tombe un dimanche (le 25 juillet). La troupe des Tambourniers a été contactée en ce sens par la compagnie "Le chant des étoiles", domiciliée sous la voûte étoilée de Paris. Celle-ci proposera un spectacle itinérant, de village jacquaire en village, de Nasbinals à Villeneuve d’Aveyron précisément, du 22 juillet au 7 août.

Deux comédiens de la troupe de Lassouts ont été retenus et seront de la fête pour cet événement qui sied à merveille à l’esprit des Tambourniers. La fête de la Saint-Jacques est d’ailleurs incontournable à Lassouts. "Nous jouons en amateur éclairé et non pour la gloire", répète Bernard Sannié. Car ce qui fait avancer depuis plusieurs décennies la compagnie, ce n’est pas l’ego mais le partage. La fraternité qui se retrouve sur le chemin. Et ce qui est humblement souhaité, c’est de faire œuvre de transmission. Ne pas oublier ses racines. Bernard Sannié, lui-même, vit dans la maison de sa grand-mère. Tout en rappelant "on a beaucoup de monde au cimetière." Point d’amertume ni d’ironie mais de l’humour et de la modestie. Bernard Sannié cite volontiers Coluche dans "Tel père, tel fils", pour faire un parallèle. La distinction entre tragédie et comédie est infime. Voire indicible. C’est la façon de voir la vie qui fait la différence. Et la troupe des Tambourniers, comme les Lassoutois, a choisi de la vivre avec le sourire.

Reste à attendre les beaux jours, l’espoir de jouer à nouveau. Retrouver le public, les éclats de rire. Comme ce fut le cas dans leur pièce "Lassouts vers le futur" proposant une vision forcément décalé et burlesque de l’avenir en 2070. De toute façon, la réalité dépasse toujours, et parfois hélas, la fiction.

Mais dans cinquante ans, masque ou pas, la troupe des Tambourniers de Lassouts sera toujours là.

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