Face à la Covid, le pressing du Mandarous résiste

  • Caroline Jardeaux est la propriétaire du dernier pressing de Millau.
    Caroline Jardeaux est la propriétaire du dernier pressing de Millau. C. G.
Publié le
célian guignard

Caroline Jardeaux, la gérante, tient la boutique, tant bien que mal, depuis un an.

Dans la catégorie des commerces en souffrance, depuis près d’un an et le début de la crise sanitaire liée au Covid-19, on connaissait les restaurants, les bars, les hôtels… Il faut également ajouter les pressings. À la barre de celui du Mandarous depuis onze ans, Caroline Jardeaux désespère d’une situation qui s’éternise. Avec ses quelques clients quotidiens, elle rompt la glace rapidement. "Ça fait bientôt un an que l’on est touché, rappelle-t-elle. Je n’ai jamais fermé, même pendant les deux confinements."

"Les gens ne sortent plus"

Le début de l’hiver a été particulièrement éprouvant pour la cheffe d’entreprise : " En décembre, certains jours, je n’avais que trois clients. Mais j’étais obligée d’être là. Je n’ai aucune aide. Moralement, je n’étais pas bien. J’étais angoissée. Ma tension était montée à 18." Comment expliquer cette baisse d’activité criante ? Il semblerait bel et bien que les pressings soient les victimes collatérales de certaines décisions. "Il n’y a plus de bals, plus de mariages, plus de sorties au restaurant, plus de boîtes de nuit… analyse Caroline Jardeaux. Les gens ne sortent plus. Ils ont donc beaucoup moins besoin de nous. Même avec le télétravail, je reçois moins de chemises par exemple."

Seule à Millau

Dans ce marché particulier de l’entretien et du repassage de vêtements, la gérante millavoise a pourtant un atout. Et pas des moindres. Dans la cité du gant, sa petite entreprise est, à ce jour, absolument la seule à destination des particuliers : "C’est ça qui me perturbe… Quand j’ai racheté, nous étions trois." Par le passé, jusqu’en 2014, elle a même employé une salariée à temps partiel. Caroline Jardeaux est seule à Millau mais pas en Sud-Aveyron. Elle a notamment des consœurs à Saint-Affrique. "J’ai eu l’une d’entre elles au téléphone, récemment. Pour elles aussi, là-bas, c’est compliqué."

En ce dernier vendredi de février, les promeneurs étaient de sortie, sous le soleil, et déambulaient entre les étals du marché. "Depuis 8 heures, j’ai eu quatre clients. Pour un mois de février, c’est normal", énumère avec un grand sourire la gérante.

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