Le changement climatique menace-t-il notre consommation de riz ?

  • Si les agriculteurs maintiennent les pratiques actuelles, le rendement du riz pourrait diminuer considérablement d'ici 2050, estime l'étude.
    Si les agriculteurs maintiennent les pratiques actuelles, le rendement du riz pourrait diminuer considérablement d'ici 2050, estime l'étude. vm2002 / Istock.com
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Relaxnews

(ETX Studio) - Pourrons-nous encore manger du riz à notre guise d'ici 30 ans ? C'est la question que s'est posée une équipe de chercheurs américains de l'université de l'Illinois, qui a réalisé une étude de terrain en Inde, l'une des zones rizicoles les plus étendues au monde. Investir dans la technologie de conservation des sols et limiter le gaspillage au moment des récoltes sont les principales pistes évoquées pour réduire les risques de pénurie de riz d'ici les trente années à venir.

La recherche a porté sur des plantations de riz dans la ferme de recherche de l'Institut Borlaug pour l'Asie du Sud, située à Bihar, au nord-est de l'Inde. L'objectif était d'estimer le rendement du riz et la demande en eau  d'ici 2050, ainsi que d'évaluer comment les riziculteurs peuvent s'adapter aux effets du changement climatique.

"Les changements climatiques ont une incidence sur la température, les précipitations et la concentration de dioxyde de carbone. Ce sont des ingrédients essentiels à la croissance des cultures, notamment du riz", explique Prasanta Kalita, professeur au département d'ingénierie agricole et biologique de l'université de l'Illinois et auteur principal de l'étude.

"Globalement, environ 4.000 litres d'eau sont utilisés pour la production et la transformation d'un kilogramme de riz", ajoute ce dernier. L'équipe du Pr Kalita a évalué la quantité d'eau nécessaire pour cultiver le riz, les taux de rendement et les conditions climatiques. Les chercheurs ont ensuite réalisé des modèles de simulation informatique afin de définir des stratégies à mettre en œuvre dès maintenant pour préserver la riziculture. 

Limiter le gaspillage et le travail de labour

Si les riziculteurs maintiennent les pratiques actuelles, le rendement de leurs plants pourrait diminuer considérablement d'ici 2050 (et donc du même coup, notre consommation de riz), estime l'étude. "Les résultats de notre modélisation montrent que le stade de croissance des cultures se réduit. Le temps de maturité totale entre le jour de la plantation et celui de la récolte est de plus en plus court. Les cultures mûrissent plus rapidement, et par conséquent, vous ne bénéficiez pas du plein potentiel du rendement", développe le Pr Kalita.

Parmi les stratégies retenues dans cette étude, l'utilisation de plantation de riz en semis direct, technique agricole qui consiste à travailler le sol sans labour. Écologique et durable, cette méthode permettrait de cultiver le riz en réduisant considérablement les ressources en eau, pour des rendements similaires. 

Les chercheurs attirent également l'attention sur le gâchis alimentaire pendant et après les récoltes qui, selon la Food and Agriculture Organization, s'élève à'environ 30% des cultures. "Les efforts visant à réduire ces pertes peuvent donc accroître la disponibilité des cultures et la sécurité alimentaire", estiment les chercheurs. 

D'après leurs conclusions, la meilleure stratégie à adopter pour atteindre une augmentation de 60% de la production de riz, tout en minimisant les besoins supplémentaires en eau, consisterait donc à combiner ces deux techniques agricoles. 

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