Etienne Rigal, chantre de la transparence au service du bien commun

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  • Etienne Rigal : "Il est important de pouvoir encadrer et réguler le lobbying pour  qu’il s’exerce en toute transparence."ER
    Etienne Rigal : "Il est important de pouvoir encadrer et réguler le lobbying pour qu’il s’exerce en toute transparence."ER
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Aurélien Delbouis

Juriste de formation passé par la Direction générale de la Concurrence, le natif de Bozouls est aujourd’hui affilié à la Haute autorité pour la transparence. Créé à la suite de l’affaire Cahuzac, en 2013, cet organe indépendant vise à promouvoir la probité et l’exemplarité des responsables publics.

Contrôles, recherches, investigations, perquisitions si besoin… Pour Étienne Rigal, juriste auprès de la DGCCRF rattaché à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, les jours se suivent et ne se ressemblent pas.

Affecté depuis peu à l’autorité indépendante présidée par l’ancien président de la Cour des comptes Didier Migaud, en 2013, le Bozoulais gère le registre public des représentants d’intérêts, autrement dit des lobbies dont le caractère, sulfureux en apparence, est aujourd’hui reconnu et régulé.

"L’élaboration des lois est souvent à l’initiative de groupes d’influences, de sociétés privées qui tentent d’influer sur les décisions. Ce registre, accessible par tous, permet donc d’identifier ces représentants d’intérêt et de savoir qui est intervenu, auprès de qui, pour améliorer, corriger, modifier une loi, un décret", explique le juriste.

Médicament, tabac, gaz de schiste, éoliennes, produits phytosanitaires… Nombreux sont les domaines où l’influence de cette "main invisible" était jusqu’alors supposée sans que l’on en ait pour autant la certitude. Avec la HATVP, les lobbies doivent donc désormais montrer patte blanche.

"Sur la base d’enquêtes, de veilles actives, notamment dans les médias, nous invitons ensuite tous les représentants d’intérêt à se signaler. Ils doivent détailler tous les ans, toutes les activités passées liées au lobbying.

Déclarer les moyens financiers alloués, leurs actions concrètes, le nombre d’entrées en communication avec un responsable public, avec les décisionnaires en capacité de prendre des directives, d’intervenir dans l’élaboration des lois."

Coopératif le lobbyiste ? "Les échanges sont cordiaux. Mais le registre étant assez récent, nous sommes, nous agents, encore dans la sensibilisation, la prévention, l’accompagnement pour amener les représentants d’intérêt à s’inscrire volontairement."

L’institution bâtie sur les cendres encore fumantes de l’affaire Cahuzac, en 2013, est aussi chargée de recevoir, contrôler et de publier les déclarations de situation patrimoniale et d’intérêt de responsables publics, ministres, députés et sénateurs, présidents de conseil régional, collaborateurs du président de la République, membres de cabinets ministériels, etc.

Un rôle sans doute plus médiatique – épinglé pour ses "omissions" l’ancien haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye ne dira pas le contraire – qui comme le résume Étienne "marque un progrès considérable dans la promotion de l’intégrité de la vie publique."

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