Rodez : au rucher école de Toizac, les abeilles font face à un moment charnière

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  • Alain Teissier contrôle une ruche à Toizac.
    Alain Teissier contrôle une ruche à Toizac. Repro CP
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Rachid Benarab

Les bénévoles se relaient pour entretenir le site déserté par les élèves et veiller au bien-être des abeilles confrontées, comme ailleurs en Aveyron, à un printemps froid.

En ouvrant l’une des ruches du rucher école de Toizac, Alain Teissier qui est tout le contraire d’un novice en apiculture ne s’attendait pourtant pas à la réaction de ses occupantes, visiblement un brin énervées. Même les pressions sur l’enfumoir, répétées frénétiquement par son comparse, apiculteur comme lui, ne parvenaient pas à calmer l’essaim. Ce n’était pas le moment de laisser un bout de peau à la portée des dards acérés et débordant de venin des abeilles. Cette nervosité, les deux apiculteurs chevronnés ont tenté de l’expliquer par le temps orageux de ce mardi après-midi, du côté de Toizac. À moins que ce ne soit le manque de nourriture dû au gel de ces derniers jours.

"Période charnière"

Ou alors que ce n’est tout simplement pas le bon moment pour les déranger, voire toutes ces raisons à la fois. Difficile à dire, tant les motifs peuvent être multiples dans cette période " charnière " pour les apiculteurs et leurs essaims. " Les jours qui viennent vont être décisifs pour la suite de la saison", prévient Alain Teissier, coprésident avec Jérôme de Lescure du syndicat apicole l’Abeille de l’Aveyron. " Soit la météo vire au beau fixe et permet l’éclosion de millions de fleurs dans la nature et du miel à profusion dans les ruches, soit, au contraire, il continue de geler et de pleuvoir, et là ça ne sera pas bon du tout ", analyse Alain Teissier en préférant ne pas s’attarder sur ce scénario catastrophe pour les apiculteurs. " On n’a pas besoin de ça ", poursuit-il planté au beau milieu d’un rucher école déserté par les élèves. Non pas que les candidats à la formation manquent, bien au contraire. " On ferait largement le plein à chaque session ", indique-t-il.

Du pain sur la planche

Mais la crise de la Covid en a décidé autrement. " Certes, nous sommes en pleine nature, indique Alain Teissier. Mais, lorsque les élèves se regroupent autour des ruches, les distances de sécurité ne sont plus respectées. Nous préférons ne pas prendre de risque et attendre que la situation s’améliore pour démarrer de nouvelles sessions. "

En attendant ce retour à la normale, une poignée d’apiculteurs adhérents au syndicat se relaient pour veiller au bien-être des abeilles et à l’entretien du site. Un lieu qui a d’ailleurs bénéficié récemment de certains aménagements paysagers bienvenus pour réparer les stigmates de l’incendie de l’an dernier. Unis dans un même effort, pompiers habitants et bénévoles avaient réussi à contenir les flammes aux portes du rucher. "On a failli tout perdre et tout avait été sauvé", se souvient Alain Teissier, l’air reconnaissant. En revanche, les arbres, les bosquets et fleurs alentour avaient bien souffert. Mais après le passage des paysagistes cela ne se voit presque plus. Le temps et les saisons qui passent finiront le travail.

En attendant, les apiculteurs aveyronnais (ils sont près de 500 à adhérer au syndicat) ont du pain sur la planche, entre le nourrissage des essaims en manque de fleurs à butiner, ou la préparation des batailles à venir. Notamment celles contre les parasites qui infestent les essaims, ou bien pour s’opposer au retour d’insecticide néfaste pour la santé des colonies ou barrer la route du frelon asiatique. "L’an dernier il nous a vraiment fait du mal", conclut le coprésident Teissier qui appelle "à une action concertée pour contrer une situation presque hors de contrôle".

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